A Dijon - Une migration réussie

On peut encore changer ses habitudes, même à l'âge de 118 ans... Le concours du Bœuf de Pâques organisé chaque année à Dijon a été délocalisé au pôle agricole de Pouilly-en-Auxois pour sa 119ème édition, faute de disponibilité du Parc des Expositions. « La tenue de Florissimo, exposition florale dijonnaise, nous a obligés à choisir un autre site » informe Jean-Louis Brazey, président de l'Association pour la promotion des animaux de boucherie de haute qualité.

Des surprises

Ce « Concours d'animaux de boucherie de Dijon » (nouveau nom, sans doute transitoire, de l'évènement même si celui-ci s'est déroulé à Pouilly) a livré son lot de surprises. A commencer par le Prix Vallée, récompense destinée au meilleur bœuf ou culard charolais du concours, qui a été décerné à un élevage qui n'avait jamais pris part à l'édition dijonnaise. « Nous n'y étions jamais allés. D'habitude, nous nous rendons seulement à Autun et Charolles. Pouilly, c'était une grande première pour nous, on ne s'attendait vraiment pas à ça » commente Charles Guedjou. L'éleveur de La Comelle, en Saône-et-Loire, succède au Gaec Loiseau Frères, de Meilly-sur-Rouvres, qui s'était imposé l'an dernier au Parc des Expositions de Dijon.

L'élevage côte d'orien se consolera facilement avec ses deux prix spéciaux : le grand prix d'honneur mâle et le grand prix de la ville de Pouilly-en-Auxois. Les éleveurs du « 21 » se sont bien illustrés dans ce concours en remportant six des huit grands prix de la journée. Le concours ovins a lui aussi permis à des personnes n'ayant jamais connu le Bœuf de Pâques de briller. Maxime Chambin, du village de Veilly près de Bligny-sur-Ouche en fait partie. Cet éleveur de 30 ans s'est laissé tenter par cette édition à seulement quinze minutes de chez lui. Avec ses deux lots de croisées Grivettes, Maxime Chambin repart avec un super prix d'honneur et un prix d'honneur.

Aspect commercial

Longtemps poussives, les transactions se sont quelque peu affolées en fin de matinée pour venir  tutoyer la barre des 80 % de ventes. Un « bon résultat » selon Jean-Yves Renard, président de la Fédération nationale des concours d'animaux de boucherie (Fncab) qui avait fait le déplacement et qui soulignait la « très belle présentation » de l'ensemble des animaux et le niveau « très relevé » de cette édition.

« Avec la même quantité de bovins que l'an passé, tout aurait peut-être été vendu. Limiter un peu plus le nombre d'animaux pour mieux faire face à la demande pourrait être une piste pour l'an prochain, le temps que cette nouvelle forme de concours fasse son nid » poursuit le président.

Les grands prix se sont plutôt bien vendus à Pouilly, la palme allant à la boucherie de Jacques-Henri Thomas de Créteil, qui s'est procurée la meilleure femelle charolaise du concours au prix de 9 €/kg. Le prix Vallée n'était quant à lui toujours pas vendu une semaine après le concours de boucherie mais l'éleveur concerné est lui-même chevillard et compte vendre prochainement son bœuf de trois ans au marché de Rungis.

Le prix d'honneur mâle, deuxième meilleur bœuf du concours, est quant à lui parti au tarif de 6,80 €/kg vers les Établissements Clavière de Dole. Tous les autres prix spéciaux femelles se sont vendus à des prix variant de 6 à 8,5 €/kg comme par exemple le prix d'honneur génisse (entre 8 et 8,5 €/kg à la boucherie Pra Mio de Saulieu), le prix d'honneur vache charolaise (entre 6 et 7,5 €/kg à Mathieu Billard de Saulieu) le prix spécial du Jury au groupement Feder (7,5 €/kg), le grand prix de la ville de Pouilly-en-Auxois (7,3 €/kg à Mathieu Billard de Saulieu, en passant par les Établissements Clavière).