
La gestion du parasitisme fait partie des éléments clés de la préparation au vêlage. Plusieurs études scientifiques s’accordent sur le bénéfice d’une bonne préparation sanitaire des vaches gestantes sur le GMQ des veaux.
Un veau vigoureux, né d’une vache en bonne santé, c’est l’assurance d’obtenir de bonnes performances de croissance. Tel est l’objectif de tout élevage bovin, simple à énoncer et si complexe à atteindre. Tous les ruminants qui ont accès aux prairies sont exposés au parasitisme qui pénalise l’efficacité alimentaire, la croissance, le taux de mortalité, le poids de carcasse, l’immunité, la fertilité et la production de lait (Fitzpatrick, 20131). Les animaux parasités réagissent aussi moins bien à la vaccination (Devos, 20082). Si l’intérêt d’un traitement semble assez évident lorsqu’il est réalisé directement sur une vache parasitée, ou bien en cas de risque important, des études montrent que les veaux à naître profitent aussi de l’effet du traitement.
La bonne santé du veau se joue avant la naissance
Strongles (vers ronds), douves (vers plats), paramphistomes… pour les parasites internes ; mouches, tiques et poux pour les parasites externes, la liste, des petites bêtes qui peuvent causer de grands tracas aux bovins, est longue. Plus fragiles, car ils n’ont pas encore développé leur propre immunité contre ces parasites, les veaux qui pâturent pour la première fois ont tendance à avoir des taux de contamination plus élevés, de parasites gastro-intestinaux notamment, par rapport aux adultes. Or, pour les protéger, il est possible d’agir dès la préparation au vêlage. Si les éleveurs veillent généralement à l’alimentation en fin de gestation, la prévention du parasitisme n’est pas suffisamment prise en compte à ce stade pourtant clé.
Lors d’une étude menée dans trois élevages allaitants en France3 (Limousine, Blonde d’Aquitaine et Charolaise), un traitement à l’éprinomectine appliqué en pour-on 1 à 3 semaines avant le vêlage s’est traduit par une augmentation significative de la croissance des veaux les 120 premiers jours de vie, avec des GMQ supérieurs, jusqu’à 244 g, par rapport à ceux des lots témoins. Le traitement a également éliminé les poux à la fois sur les vaches et leur descendance. Les éleveurs ont par ailleurs constaté un meilleur état corporel des animaux.
Même constat dans une autre étude plus ancienne réalisée aux Etats-Unis4 : les veaux dont les mères ont été traitées avec de l’albendazole, une matière active efficace contre les nématodes et la grande douve, présentaient, au sevrage, un poids moyen total supérieur de 8,9 kg à celui des veaux d’un lot de vaches gestantes ayant reçu un traitement contre les nématodes seuls.
Une stratégie sanitaire à avoir en tête
De là à en conclure qu’il faudrait traiter systématiquement les femelles gestantes pour maximiser le GMQ des veaux et les protéger des parasites, le raccourci serait trop grand. C’est toutefois une stratégie qui pourra être discutée avec son vétérinaire. Chaque élevage requiert une approche personnalisée qui dépend du mode d’élevage, de l’historique sanitaire, de l’âge des animaux, du type de prairies et de leur rotation, des résultats d’analyses coproscopiques et sérologiques, des conditions météorologiques et bien sûr des signes cliniques observés. Dans tous les cas, l’avis d’un vétérinaire est essentiel.
Sources :
2 Devos J., Effet du traitement antiparasitaire sur la réponse vaccinale des bovins adultes. Journées Nationales GTV (2008) 843-846
3 Personne, F ; Fanaud, J.P. ; Laurent, J.L. ; Casamitjana, P., Traitement antiparasitaire des vaches avant le vêlage dans trois élevages allaitants, Bulletin des GTV, n°32, décembre 2005
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