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Station expérimentale de Trévarez (29) Fertilisation, renouvellement et alimentation pour réduire l'empreinte carbone

Notre websérie Ferme Laitière Bas Carbone nous ouvre aujourd’hui les portes de la station expérimentale de Trévarez située à Saint-Goazec, dans le Finistère. Pilotée par les agriculteurs élus de la chambre d’agriculture, en partenariat avec l’Idele, au sein du réseau Farm XP, elle accueille, depuis 2018, un troupeau de 125 Prim’holstein élevées dans le cadre d’une démarche bas carbone.

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Dans le 8e épisode de la websérie Ferme Laitière Bas Carbone, Pascal Le Cœur, responsable de la station expérimentale de Trévarez en Bretagne, et son équipe expliquent comment ils expérimentent au quotidien les différents leviers pour réduire les émissions de GES en élevage laitier. Sylvain Foray, du service environnement de l’Institut de l’élevage, chargé du suivi environnemental de la station, et Élodie Tranvoiz, chargée d’études à la chambre d’Agriculture de Bretagne, supervisent la démarche bas carbone menée dans le cadre du projet FranceAgriMer Strace2 cofinancé par le Cniel et du projet européen Interreg Dairy4Future.

Leur but : améliorer la durabilité de l’exploitation laitière. « Outre l'objectif de 20 % de réduction des émissions de GES, atteints sur la station en 4 à 5 ans (de +/- 1 kg eqCO2 à 0,83 kg eqCO2), se félicite Sylvain Foray, il s’agit de mener une démarche globale, d’avoir une vision intégrée de la question environnementale, incluant notamment la gestion de l’azote et la biodiversité, en adéquation avec les questions économiques et d’organisation du travail. »

Les leviers de réduction identifiés pour l’exploitation : fertilisation, gestion de troupeau et alimentation

Pour améliorer son bilan carbone et réduire ses émissions de GES, la station de Trévarez utilise les principaux leviers d’action identifiés à la suite du diagnostic CAP’2ER® : fertilisation, gestion du troupeau et alimentation.

Le recours aux engrais minéraux (30 kg/ha) est ainsi relativement faible, comparé aux références régionales de l’ordre de 60 à 80 kg/ha. Une meilleure valorisation des effluents organiques issus du troupeau (lisier et fumier) et une bonne gestion des rotations intégrant des prairies temporaires ont permis d’atteindre ce résultat. La réflexion se tourne maintenant vers l’usage d’un matériel d’épandage plus efficient (pendillards) pour limiter les pertes d’azote.

En matière de gestion du troupeau, deux leviers ont été actionnés : la réduction du taux de renouvellement et celle de l’âge au premier vêlage, passé de 27 à 25 mois. Concernant l’alimentation, les vaches ne reçoivent plus qu’un correcteur azoté, du tourteau de colza (650 kg/VL/an au lieu d’1 tonne précédemment). L’exploitation a ainsi gagné en autonomie protéique, passant de 70 à 80 %. L’implantation de légumineuses dans les prairies pourrait encore améliorer ces chiffres. Les génisses reçoivent, quant à elle, une alimentation 100 % produite à Trévarez.

D’autres essais voient le jour ponctuellement, comme le recours à des additifs dans la ration pour réduire les émissions de méthane.

Collecte de données : stockage de carbone et biodiversité

« La capitalisation d’expériences au fil des ans contribue à établir un référentiel de pratiques vertueuses en matière d’élevage et de gestion des sols. » Ainsi, le projet de suivi de la biologie des sols, financé par le Cniel, permet de dresser un bilan, après plusieurs années, de l’impact des pratiques sur le stockage du carbone organique dans les sols. Le diagnostic Biotex a, quant à lui établi, que les 125 ha de SAU préservent la biodiversité ordinaire sur plus de 200 ha grâce aux 18 km de haies, aux 30 ha de bosquets et aux arbres plantés sur les parcelles.

L’expérimentation mise en place au sein de l’exploitation conventionnelle de la station de Trévarez est une source de connaissance importante pour la démarche Ferme Laitière Bas Carbone de France Terre de Lait. Elle témoigne de la possibilité de résilience des éleveurs sur le plan environnemental, sans compromis avec les performances technico-économiques de l’exploitation, et en prenant en compte la charge de travail inhérente à l’évolution des pratiques.

À suivre, le dernier épisode de notre websérie Ferme Laitière Bas Carbone qui nous emmènera dans un lycée agricole où les jeunes générations sont formées à des pratiques plus écologiques. Pour les retardataires, il est encore temps de faire la connaissance de nos éleveurs engagés : Iban, Ghislain, Jean-Marc, Jean-Charles, Yohann et Mathieu ou d’en savoir plus sur la démarche Ferme laitière Bas Carbone et le diagnostic CAP’2ER®.

Article réalisé par la Factory de Web-agri et proposé par le Cniel.

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