« Les contradictions et les conflits profondément enracinés dans nos cultures continueront de modeler notre relation controversée avec la viande, les symboles qu’elle représente et les questions morales qui l’entourent », écrivent les chercheuses en marketing Zeynep Arsel (université de Concordia) et Aya Aboelenien (HEC Montréal), dans un article publié le 19 juillet sur The Conversation.
La viande est l’un des plus anciens produits consommé par les hommes, les premiers humains tuant et dépeçant des animaux il y a 2,6 millions d’années. Et si la consommation de viande est aujourd’hui un sujet clivant, cet aliment « est au cœur de controverses liées à la morale, à l’écologie, aux questions de genre, aux classes et à la santé depuis le XIVe siècle dans l’hémisphère nord », indiquent les chercheuses. La viande est en effet associée, culturellement, à différents symboles et stéréotypes.
La consommation de viande associée à la virilité
Ainsi, la viande est considérée comme un aliment traditionnellement masculin. « Les stéréotypes de genre sur la chasse et le dépeçage sont si courants qu’ils façonnent les aspirations professionnelles des femmes, sous-représentées dans les professions axées sur la viande. Les hommes sont eux-mêmes soumis à des attentes en raison de leur genre et doivent manger de la viande pour affirmer leur masculinité », souligne l’article. Il parait ainsi plus difficile aux hommes d'envisager un régime strictement végétal.
Symbole de puissance et de richesse
Par ailleurs, pendant longtemps, la consommation de viande, en quantité et en qualité, a marqué les inégalités sociales. « Les nobles et l’élite consommaient de meilleures coupes de viande, des viandes plus rares que nous ne mangeons plus aujourd’hui, comme le cygne, et certaines parties de l’animal (comme les yeux) qui étaient considérées comme des mets gastronomiques jusqu’au XVIe siècle », écrivent les autrices. Avec l’industrialisation de l’élevage et les abattoirs, la viande autrefois réservée à l’élite est devenue accessible à l’ensemble de la population.
La viande a donc longtemps été associée à des symboles socialement positifs, et même si aujourd’hui, les répercussions environnementales de l’élevage industriel, et les préoccupations en matière de bien-être animal, contribuent à en faire un aliment controversé, « les gens ne sont pas prêts à délaisser la viande », et « nous continuerons d’éprouver de l’amour et de la haine pour la viande (et ses substituts) », concluent les chercheuses.
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