Les annonces faites mardi par le ministre de l'agriculture sur le bien-être animal, notamment le broyage des poussins et la castration à vif des porcelets, qui seront interdits fin 2021, « ne sont pas des mesures ambitieuses », a dénoncé l'association L214.
Pour le broyage des poussins, « l'objectif, c'est de forcer les entreprises, la recherche à faire cela fin 2021, (...) trouver la technique qui marche à grande échelle », a déclaré Didier Guillaume sur BFMTV-RMC à propos de cette pratique très controversée utilisée dans l'élevage. « Ce ne sont pas des mesures ambitieuses. Ces annonces ont déjà été faites, notamment sur le broyage des poussins et surtout on ne voit pas le plan d'action, ni d'inscription dans la loi », a réagi auprès de l'AFP, Brigitte Gothière, cofondatrice de L214. « Il ne s'attaque pas au problème de fond. Il n'y a rien sur les conditions d'abattage des animaux, ni sur le plan de sortie de l'élevage intensif », a-t-elle ajouté, estimant que « 88 % des Français demandent que l'on sorte de l'élevage intensif ».
« C'est bien que le ministère de l'agriculture ait pris conscience qu'il y a des fortes attentes en matière de bien-être animal et qu'il martèle que ce sont des êtres sensibles, mais ça ne change rien dans les pratiques », s'est-elle indignée dans l'attente que le gouvernement prenne « des actions concrètes et ambitieuses ». Elle attend du gouvernement « une volonté politique de sortir de ce modèle d'élevage intensif » et qu'il « supprime au moins les conditions d'abattages reconnues comme les plus douloureuses, comme l'abattage sans étourdissement ou encore l'abattage des cochons par dioxyde de carbone ». Selon elle, il ne pourra y avoir d'avancées que si « le bien-être animal sort du ministère de l'agriculture » qui « est un peu la marionnette de la FNSEA, du lobby de l'élevage intensif ».
Jean-Charles Fombonne, président de la SPA, a lui salué la « bonne volonté sur les poussins et les porcelets », même s'il aurait préféré que l'interdiction entre en vigueur plus tôt. Il a toutefois critiqué des propos du ministre sur la corrida. « Les arguments tenus par Didier Guillaume sur les bons élevages de taureaux sont inacceptables, en termes de protection animale. Mais on comprendra qu'en ce domaine, l'exercice d'équilibriste soit encore plus difficile pour le candidat à la mairie de Biarritz », a-t-il jugé. Concernant la vente des animaux domestiques sur internet, « on essaie de se battre pour que ce soit interdit mais il faut pousser jusqu'aux animaleries », a-t-il dit.
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
Le vêlage 2 ans n’impacte pas la productivité de carrière des vaches laitières
FCO : le Grand Ouest en première ligne
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?
L’agriculture biologique, marginalisée d’ici 2040 ?
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou