Le ministre de l'agriculture Didier Guillaume a vivement condamné mercredi l'incendie criminel qui a ravagé mardi un élevage hors sol de volailles dans l'Orne et déploré la multiplication de ce type d'« attaques ».
« Je veux dire clairement la condamnation par l'Etat de ce genre d'actes qui sont intolérables (...) On peut être en désaccord. On peut avoir envie de manger de la viande ou pas manger de la viande. Ce n'est pas le sujet », a martelé le ministre devant les hangars partis en fumée dans la nuit de lundi à mardi à Normandel (Orne).
Auprès d’Emmanuel Presvost, éleveur de volailles dont les bâtiments d’élevage ont été incendiés. Compassion et soutien à la famille et condamnation de ces actes criminels. @Prefet61 @gouvernementFR #agribashing @chambagri61 pic.twitter.com/v0Ik7OQUfJ
— Didier GUILLAUME (@dguillaume26) September 18, 2019
Sur certains bâtiments de cet élevage des tags « assassins » « camp de la mort » ont été relevés. Les bâtiments étaient vides au moment de l'incendie. Selon le parquet d'Alençon qui a ouvert une enquête de flagrance, la « thèse accidentelle est exclue » dans cette affaire. « La présence d'effraction dans deux des bâtiments et la présence de tags revendicatifs sur deux des trois bâtiments permettent en l'état d'exclure la thèse accidentelle. L'enquête se poursuit pour identifier les auteurs de cet acte criminel », a déclaré à l'AFP François Coudert, procureur de la République d'Alençon.
Selon une source proche de l'enquête qui a requis l'anonymat, la thèse de l'escroquerie à l'assurance ne peut pas être exclue, même si elle n'est pas privilégiée à ce stade. Le parquet n'a pas souhaité commenter ce point.
Selon la source proche de l'enquête, le préjudice se monte à plusieurs centaines de milliers d'euros et les exploitants attendaient l'arrivée de 8 000 dindes et 20 000 poulets.
« Il y a de plus en plus d'attaques contre les agriculteurs, ce qu'on appelle l'agribashing, qui sont inacceptables mais des actes comme celui-là dépassent les bornes », a ajouté le ministre. Des « observatoires contre l'agribashing » sont « mis en place dans plusieurs départements en France, a précisé le ministre. « Il y a des militants extrémistes qui veulent changer notre civilisation, changer notre société, qu'il n'y ait plus d'élevage. Sauf que (...) s'il n'y avait plus d'agriculture, que feraient les bobos des villes le week-end ? Ils ne viendraient plus se promener, il y aurait des friches partout », a ajouté Didier Guillaume.
« Le sentiment d'impunité n'a que trop duré », ont réagi la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, dans un communiqué de soutien, réclamant « que la justice condamne ces actes et prononce des sanctions suffisamment dissuasives ». Les deux syndicats, évoquant un « climat de terreur », ont demandé au gouvernement de faire preuve de « la plus grande fermeté ».
« Nous dénonçons cet acte barbare », a déclaré de son côté le président de la Coordination rurale Bernard Lannes, dans un communiqué. « Il n'est plus possible qu'une profession entière, déjà malmenée, vive dans une angoisse constante, cette charge psychologique pourrait conduire à des drames humains », ajoute ce syndicat, une semaine avant la sortie en salles du film « Au nom de la Terre », dans lequel Guillaume Canet incarne un agriculteur surendetté, poussé au suicide.
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