Le ministre de l'agriculture a promis mardi de « la sévérité » pour les militants antispécistes qui s'introduisent dans des élevages, condamnant également la récente intrusion d'un député LFI dans un élevage porcin à l'initiative d'une association.
« Soyez assurée que le gouvernement est très présent sur ce dossier et la sévérité sera de mise », a assuré Didier Guillaume, répondant devant l'Assemblée à une question de la députée LREM Séverine Gipson sur le soutien aux éleveurs victimes d'actions antispécistes. « Il y en a assez de ces intrusions d'individus, de citoyens, qui viennent embêter les professionnels de l'agriculture. Il y en a assez de ne pas respecter les règles, de venir attaquer les outils de travail. Aucune autre profession ne le supporterait. Ce n'est plus possible, et c'est encore moins possible quand ces actions là sont faites et cautionnées par un élu de la République », a-t-il clamé.
« La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a envoyé une instruction à tous les procureurs de la République pour leur demander d'avoir la plus grande fermeté vis à vis de ceux qui attaquent les boucheries, et de ceux qui ont des actes d'intrusion dans les exploitations agricoles », a-t-il ajouté. Pour le ministre, « l'élevage est en difficulté (...) et il n'est pas possible que des gens comme cela empêchent l'activité économique de l'élevage ».
Le député LFI Bastien Lachaud est récemment apparu dans une vidéo tournée de nuit par l'association animaliste Direct Action Everywhere (DxE) dans un élevage porcin des Côtes-d'Armor pour y dénoncer les conditions d'élevage. DxE, branche française créée en octobre 2018 d'un mouvement antispéciste américain, revendique notamment de « mettre en lumière la réalité des élevages intensifs ».
L'intrusion du député a suscité la colère de la FNSEA, principal syndicat agricole, qui a indiqué que « cette violation de propriété, de la part d'un élu, était scandaleuse et inadmissible ».
Plusieurs associations agricoles bretonnes (FRSEA Bretagne, JA Région Bretagne et l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne) ont pour leur part adressé un courrier mardi au président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand lui demandant « de faire un rappel à l'ordre et de prendre les sanctions appropriées, afin que cela ne se reproduise plus ». « Comment un député peut-il utiliser sa fonction pour enfreindre la loi et mettre à mal tout un pan essentiel de l'économie de notre pays ? », interrogent-ils, assurant que « c'est (...) indigne de tous les principes républicains ».
Ils demandent également à Richard Ferrand « de rappeler à tous les députés, au-delà de leur conviction personnelle, leur rôle de représentation des citoyens et leur devoir d'exemplarité républicaine ».
"Ça suffit ! Il y en assez de ces intrusions de citoyens qui viennent embêter les professionnels de l'agriculture ! (...) C'est encore moins possible quand ces actions sont faites par un député !", dénonce @dguillaume26.#DirectAN pic.twitter.com/bdXMbgZEey
— LCP (@LCP) 28 mai 2019
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