Diviser par deux sa consommation de paille avec une aire raclée à l’auge

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Vaches allaitantes dans un bâtiment en aire paillée
Dans certaines régions, la paille est rare et chère. Un contexte qui favorise l'installation d'une aire raclée pour limiter l'utilisation de paille dans la stabulation. (©S. Leitenberger AdobeStock)

Avec quelques mètres carrés de béton raclé derrière les cornadis, il est possible de diviser par deux la consommation en paille des bâtiments vaches allaitantes. Un investissement rentabilisé au bout de 9 à 14 ans grâce à la diminution des frais de fonctionnement.

À la construction, l’aire paillée est la solution la plus économique. Mais à la construction seulement. Sur la durée, le coût d’entretien fait grimper la facture. C’est ce que montre la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, chiffres à l’appui.

Pour limiter les besoins en paille, le service bâtiment d’élevage propose d’intégrer une aire raclée derrière les cornadis. Résultat : pas besoin de bétonner la moitié de la stabulation pour diviser par deux sa consommation en paille. Quelques mètres carrés à l’auge suffisent.

Dans l’essai, compter 3,5 m2 de béton et 10,50 m2 de paille par couple mère-veau. Sur un bâtiment de 48 places, 35 tonnes de paille sont nécessaires pour 120 jours d’hivernage, contre 69 t sur une aire paillée classique.

Un surcoût de 688 € la place pour un bâtiment de 48 têtes

Béton, racleur, fumière… L’aire bétonnée reste plus chère. En aire paillée, la chambre d’agriculture chiffre le prix moyen de la place à 3 623 €. Compter 4 311 € en système paillé et raclé. « Pour un projet à 48 places, le surcoût engendré par l’aire raclée et la fumière est de 43 935 € sur 15 ans, et de 78 285 € pour un projet à 96 places », résument les conseillers.

Mais introduire une aire raclée, c’est avoir un coût de fonctionnement moins élevé. Si les éleveurs craignent les surcoûts liés à l’achat d’un racleur, l’aire raclée permet de faire des économies sur l’épandage, le curage ou encore le paillage. En donnant une valeur au temps passé par l’agriculteur, l’association béton et aire paillée gagne en intérêt. « Pour une stabulation de 48 places le coût du paillage est de 2 323 € en aire paillée intégrale contre 1 548 € en aire raclée et aire paillée, soit une économie de 774 € par an ramenée à 352 € en ajoutant le temps lié au raclage. » Autrement dit, même en intégrant l’utilisation du racleur, les frais de fonctionnement sont moins importants avec une aire raclée.

Moins de paille et de manutention

Mais c’est surtout la réduction du besoin en paille qui fait l’intérêt de l’installation. Avec de la paille à 80 €/t, une stabulation avec aire raclée de 48 places peut générer 2 765 € d’économies. En ajoutant un léger gain sur les frais de fonctionnement, elle permet de réaliser une économie totale de 3 021 € par an, soit 63 € la place.

Si le prix de la paille grimpe à 110 €/t, le gain est encore plus intéressant : 4 057 € par an, soit 84 € la place.

Plus le prix de la paille est élevé, plus l’aire raclée est vite rentabilisée. Sur un bâtiment de 48 places, compter 14 ans et demi pour amortir l’installation avec de la paille à 80 €/t et 11 ans avec de la paille à 110 €/t. L’installation s’amortit encore mieux sur les grandes structures. Sur un bâtiment de 96 places, l’aire raclée sera rentabilisée en 9 ans et demi avec un prix de la paille à 110 €/t. 

Si le pas de temps peut sembler long, les conseillers insistent. Le projet bâtiment est un « projet sur le long terme ». Autrement dit, le gain financier est à regarder à l’échelle de la carrière, sans parler de la question de l’organisation du travail.

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