Initiative inédite en France, des producteurs de canards et d'oies du Sud-Ouest vont vider leurs élevages un mois en hiver pour éviter que la grippe aviaire ne se propage à nouveau, mais s'organisent pour être « fin prêts pour Noël ».
La production de foie gras est un incontournable du Sud-Ouest, mais depuis novembre, la grippe aviaire continue d'inquiéter les éleveurs de palmipèdes, qui vivent leur quatrième crise depuis 2015.
« On en a marre de vivre ça », dit Chantal Brethes, présidente du Palso, l'organisme de la filière foie gras IGP (Identification Géographique Protégée) et Label Rouge du Sud-Ouest. « Dans 68 communes où il y a les plus fortes densités d'élevages, il n'y aura aucun animal dans les élevages du 15 décembre au 15 janvier », poursuit-elle. L'initiative localisée à la zone qui englobe l'Est des Landes, l'Ouest du Gers et le Nord des Pyrénées-Atlantiques concerne une zone qui connaît une forte densité d'élevage. Surtout, cette zone représente le quart du foie gras français, quand le Sud-Ouest, plus globalement, fournit 40 % du foie gras du pays.
L'initiative étant limitée dans le temps, le Palso estime que cela représente environ 500 000 canards qui manqueront à la production nationale, soit la production d'une « centaine d'éleveurs ». « Arrêter au 15 décembre, ça veut dire être fin prêts pour Noël 15 jours avant, c'est quand même une mesure très forte », souligne-t-elle, et si la grippe aviaire menace toujours les élevages en janvier, « on ira plus loin si besoin ». Sur son exploitation, elle ne fera que deux lots sur trois, soit une perte « entre 6 000 et 7 000 euros pour les oies et 12 000 euros pour les canards », détaille Mme Brethes.
« C'est un essai, on va voir si ça marche », dit Bernard Tauzia, président d'Airvol, l'association régionale des volailles du Sud-Ouest. Pour les volailles, les éleveurs acceptent de baisser les volumes de production de 40 % dans la même zone. « La profession veut anticiper une nouvelle crise et c'est une proposition faite à l'État. On attend la réponse du ministère », dit Philippe Everlet, chef du service aviculture à la chambre d'agriculture du Gers.
L'initiative représentera une perte totale de « 12 millions d'euros » pour les éleveurs, estiment le Palso et Airvol, qui demandent à l'État d'allouer ce montant à l'indemnisation des entreprises d'aval, soit, celles qui abattent, découpent, transforment, conditionnent... « Quand on voit qu'on va approcher le milliard pour l'indemnisation totale de la grippe aviaire, c'est rien 12 millions », dit Mme Brethes.
Depuis novembre, la France a recensé plus de 1 300 foyers d'influenza aviaire dans des élevages de volailles, entraînant l'abattage de 19,2 millions de volailles sur le territoire.
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