
Afin d’obtenir des savons artisanaux à très forte teneur en lait, Danielle Marmorat a créé son propre procédé de fabrication.
Ancienne orthophoniste parisienne, Danielle fabrique désormais ses propres cosmétiques et en a même fait son métier depuis 2010. C’est à la naissance de son troisième enfant que s’affirme cette envie de produits naturels pour cette mère de famille installée depuis peu au nord du lac du Bourget (Savoie). En autodidacte, elle teste, elle mélange et expérimente. La nature l’invite à imaginer ses recettes avec tout ce qui l’entoure*. Le lait lui est apparu comme une évidence.
Sur le marché de Vallières (Haute-Savoie), Danielle rencontre Élise et Éric de l’asinerie Essena, à Lalleyriat (Ain). Elle conçoit alors ses premiers « Néfertiti », savons au lait d’ânesse, réputé pour ses vertus cosmétiques depuis Cléopâtre.
Un procédé délicat
La savonnière est conquise par l’utilisation du lait qui rend ses savons si doux et crémeux. Alors, pourquoi ne pas expérimenter d’autres laits ? Son voisin, éleveur bio de vaches tarines à la ferme du Saget à Chindrieux, est un peu moqueur lorsque Danielle vient lui demander un bidon de lait. Car ,bien sûr, il n’est pas question pour elle de recourir à du lait pasteurisé et encore moins à de la poudre de lait. Pour ses savons, Danielle utilise du lait cru entier, qu’elle manie avec délicatesse et ingéniosité.
En effet, bien que le procédé de fabrication artisanale soit dit « saponification à froid », le mélange de la soude caustique avec un liquide entraîne naturellement une montée en température jusqu’à 60 °C. Pour éviter que le lait ne cuise, la savonnière a trouvé l’astuce en le refroidissant préalablement au congélateur. Ainsi ses savons ne contiennent que de la soude, du lait (au lieu de l’eau) et un mélange d’huiles, nécessaires à la transformation en savon. « Qu’on se le dise : les savons artisanaux au lait ne sont jamais blancs mais plutôt légèrement beiges. Car, pour les rendre blancs, les industriels ajoutent du dioxyde de titane. Et leurs savons contiennent rarement plus de 5 % de poudre de lait ! », prévient-elle.
Grâce à ses expérimentations, Danielle est parvenue à obtenir une très forte teneur en lait – de l’ordre de 40 % –, en ajoutant encore du lait frais dans sa « trace », mélange épais à l’aspect crémeux avant le séchage du savon. « Au-delà de 40 %, le savon est trop mou et sèche difficilement. C’est déjà une quantité énorme par rapport à ce qui peut être fait pour d’autres savons. Il me faut d’ailleurs un séchoir spécial, car le temps de séchage est plus long (deux mois et demi environ) », explique l’autodidacte.
Quatre variétés de lait
Après les tarentaises et le savon des Alpages, Danielle sollicite la chèvrerie de Vions et la bergerie des Fées de Vallières. Naissent alors le Florette, le préféré de Danielle avec son marbrage cacao, et le Brebis. Les quatre savons aux différents laits, tous conçus sans huile essentielle, surgras et riches en vitamines et minéraux, sont particulièrement adaptés aux peaux sèches, sensibles, voire atopiques. Les savons de Danielle font merveille sur les peaux ayant des problèmes de psoriasis, d’eczéma ou d’acné.
« Aujourd’hui, les éleveurs se lavent avec le savon produit avec leur lait, pris à la sortie du pis. Certains m’en commandent même en marque blanche pour les vendre eux-mêmes. »

Dans sa roulotte, Danielle conserve son « petit musée » du savon, avec l’échantillothèque de conservation réglementaire. Elle vend aussi ses cosmétiques sur les marchés et en vrac dans de nombreuses épiceries. Il n’y a pas que le lait que Danielle incorpore dans ses savons. Parmi ses recettes originales fabriquées avec des produits locaux, on trouve des savons au potiron, à la purée de châtaigne ou encore au vin chaud…
* La réglementation impose le dépôt de toutes les formules sur le portail de notification des produits cosmétiques (CPNP), afin qu’elles soient validées par l’Autorité nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
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