Fin 2010, Frédéric est parti en Roumanie gérer 250 montbéliardes et la suite, et quinze salariés : un véritable challenge pour ce fils d'éleveur de la Loire, tout juste sorti de ses études agricoles.
Dès son arrivée dans l'élevage roumain, la priorité de Frédéric a été d'observer afin d'instaurer une relation positive avec l'équipe : trois personnes chargées de la traite et des veaux, deux de l'alimentation, une de l'insémination et du parage, trois des cultures, une du curage de l'étable et de l'épandage du lisier. Il y avait aussi deux mécaniciens, deux gardiens de nuit et une secrétaire.
SANS BARRIÈRE Malgré la barrière de la langue, « en travaillant à leurs côtés, j'ai acquis quelques mots clés, explique Frédéric. Je pouvais aussi compter sur l'appui d'un vétérinaire roumain qui parlait français et qui passait de temps en temps. Quand je ne comprenais pas, je faisais écrire aux salariés ce qu'ils me disaient et je le faisais traduire par mon patron. Ce Français qui habitait Bucarest venait plusieurs fois par semaine pour s'occuper de la comptabilité et du management global de l'entreprise ». Remettre en place des cadres et des repères pour suivre convenablement le troupeau, et rendre les salariés plus autonomes ont fait partie des objectifs de Frédéric Padet. « Marquées par des années de régime communiste, les personnes avaient plutôt tendance à attendre qu'on leur dise ce qu'il fallait faire. Faute d'études agricoles, ils ne voyaient pas l'importance de ne pas faire tourner trop longtemps la mélangeuse ou de racler les vaches régulièrement. Un suivi de la reproduction a été mis en place avec un planning rotatif. Nous avons beaucoup travaillé la qualité des ensilages de maïs et de luzerne », explique-t-il.
OPPORTUNITÉ Très satisfait de son séjour, malgré quelques moments de solitude, Frédéric observe qu'une telle opportunité ne se serait jamais présentée en France. « Elle m'a donné confiance. Elle m'a permis de savoir qui j'étais et ce dont j'avais envie en tant que futur éleveur. Là-bas, j'ai constaté très concrètement à quel point la gestion d'un gros élevage était stressante. Ce qui me fait vibrer, ce n'est pas un troupeau qui ne sort jamais, comme celui de Toporu, mais des vaches qui pâturent, avec un système herbager efficace, le plus autonome possible, et qui permet de dégager du temps libre. »
ÉPANOUISSEMENT Cela tombe bien, c'est aussi ce qui motive Guillaume, son frère très proche, qui a été lui aussi contrôleur laitier (dans l'Ain) et avec qui il souhaite s'installer à moyen terme. En attendant, Frédéric s'épanouit à Loire Conseil Élevage. « Ce qui me plaît, c'est le dialogue avec les éleveurs. Il n'y a pas de recettes toutes faites. J'aide à faire avancer les réflexions. J'ai la chance de travailler sur un secteur aux systèmes très diversifiés, maïs herbe et tout herbe avec des éleveurs motivés qui m'apprennent autant que je leur apprends. L'expérience roumaine fait que je me sens plus légitime par rapport aux éleveurs que je conseille », conclut-il.
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