
Aux dix taureaux 2009 mis en catalogue et sélectionnés sur descendances, les entreprises de sélection ont ajouté quinze autres après leur génotypage. Elles encouragent les éleveurs à utiliser ces taureaux génomiques avec prudence.
L'INDEXATION 2009/2 EST D'UN GENRE NOUVEAU. Aux nouveaux taureaux testés classiquement à partir de leurs descendances (les taureaux polygéniques) s'ajoutent désormais ceux obtenus par voie génomique.
La sélection normande a mis les bouchées doubles pour être au rendez-vous de la première indexation officielle, au mois de juin dernier. En un peu plus de six mois, elle a génotypé la quasi-totalité des 620 taureaux mis en testage. Fin juillet, les quatre entreprises de sélection ont décidé d'en diffuser quinze, dont douze accessibles à tous les éleveurs grâce au fonds commun de semences. Cette liste pourra évoluer au cours de la campagne au gré des parutions. Malgré tout, les Normands prônent la prudence dans leur utilisation. D'ailleurs, pour éviter toute confusion entre la sélection génomique et la sélection par descendance, ils préfèrent les différencier en se référant à un index de synthèse Sam (ISS) pour la première et le traditionnel Isu pour la seconde. « L'ISS est établi à partir de quinze critères. L'introduction de dix nouveaux à l'automne peut bouleverser les résultats actuels », explique Matthieu Chambrial, de Génétique normande avenir (GNA). De plus, peu d'entre eux disposent de résultats confirmés par leur descendance. Dans la liste des quinze taureaux génomiques, huit ont un ISS d'au moins 150 points.
Deux combinent même performance laitière, format, aplombs et mamelle de niveaux élevés : Casanova (156 d'ISS), un Rubafix sur Ninas, et Banzaï (151 d'ISS), un Puit sur Néphélion (voir tableau p. 65). Outre Casanova, deux autres jeunes génotypés enregistrent un ISS supérieur à 155 points : Ael Mat (Nivéa sur Léogran) et Bourdon (Redondo sur Hollydays).
LE NUMÉRO UN ISU À 158 POINTS
La sélection sur descendances 2009 n'est pas en reste. Elle a su relever le défi d'index de synthèse de haut niveau, ce qui n'était pas arrivé depuis 2002. Cette année-là, Madison était agréé avec un Isu de 152. Uvray, l'unique Lovia testé, bat ce record. Mis en service en février dernier avec 148 points, son Isu a progressé de 10 points à la parution de juin grâce notamment à ses progrès en lait (1 076 kg), ce qui le conduit à appartenir au cercle fermé des taureaux à plus de 1 000 kg de lait. Il a su compléter cette orientation laitière par des atouts marqués en morphologique (aplombs, taille, mamelle), index fonctionnels (cellules, longévité) et vitesse de traite. Ce profil lait-morphologie est également proposé par Ulozon (142 points), un fils de Ninas. Plus globalement, sur les onze nouveaux taureaux 2009 polygéniques, cinq ont leur index lait supérieur à 800 kg. Autres points forts : les aplombs avec un index moyen de 1,2 et la mamelle avec une moyenne de 0,5.
LE POIDS D'ÉLIXIR
Comme l'an passé, le millésime polygénique 2009 est marqué par l'influence d'une souche. En 2008, via Léogran, les huit petits-fils de Burro apportaient une bouffée d'oxygène face à la suprématie des origines Diamètre-Valabri. Cette sortie 2009/2 est sous l'emprise de cinq petits-fils d'Élixir, moins favorables au maintien de la variabilité génétique.
Élixir compte aujourd'hui 25 360 filles de service. « Le schéma de sélection a testé 85 fils d'Élixir. Dix-sept d'entre eux ont été retenus en 2002 et 2003. Il n'est pas étonnant de retrouver ces petits-fils aujourd'hui », estime Matthieu Chambrial. En outre, dans la série de testage 2004-2005, le schéma de sélection avait choisi de mettre l'accent sur trois de ses fils : Madison (vingt-neuf fils), Monkey (dix-sept fils) et Madagascar (dix fils). Étaient aussi en lice Myosotis, Manizales et Manager (cinq fils chacun). Le nombre de leurs filles de service varie entre six mille et dix mille.
Autre ombre au maintien de la variabilité génétique : la persistance de Diamètre. Deux de ses petits-fils ont été validés : Uvray (voir ci-dessus) et Unog, le deuxième fils de Look mis en service, après Traban l'an passé. « Heureusement, les dix premiers taureaux de la liste Isu proposent des pères différents », souligne Matthieu Chambrial.
Par ailleurs, la sortie 2009/2 confirme trois têtes de listes. Tout d'abord, Redondo a redoré son blason. Alors qu'en 2008/3, il était relégué à 133 d'Isu, l'arrivée de près de 700 filles de service depuis octobre 2008 lui a permis de retrouver sa place de leader (149 d'Isu) avec, en particulier, un index longévité de 2,1 pour un index lait de 1 339 kg. De même, les premières filles de service de Rubafix le maintiennent dans le haut du classement, tout comme les 715 supplémentaires de Nivéa.
PULCO REMIS AU GOÛT DU JOUR
À noter aussi la performance de Pulco dont l'Isu s'est accru de 8 points. L'arrivée de 545 femelles dans le calcul de son indexation laitière lui a permis de faire un saut de 143 kg de lait, conduisant son index lait à 707 kg. De même, ses filles de service révèlent qu'il a un effet positif sur le format (0,6) alors que jusqu'à présent, son impact était neutre. Dommage que ce tableau séduisant soit altéré par la dégradation de l'index fertilité (0,2 contre 1 en 2009/1).
« Tetrapack passe inaperçu alors qu'il grignote régulièrement des places dans le classement Isu », regrette Matthieu Chambrial. Moins brillant que son frère Twingo lors de l'indexation 2008/3 (129 contre 134 d'Isu), ce Lobby sur Ibanes a finalement été mis en service fin 2008. Et Twingo n'a pas été retenu. Tetrapack atteint aujourd'hui un Isu de 137 points avec, en particulier, des index fonctionnels, des aplombs et un TP entre 0,9 et 1,8. Son index lait est désormais correct (511 kg).
En revanche, son demi-frère, Umeris (Lobby sur Foix), diffusé depuis fin 2008, évolue à l'opposé. L'intégration de seulement quatre filles dans l'indexation a fait chuter son index lait de 102 kg entre les sorties 2009/1 et 2009/2 pour l'établir à 560 kg. Au final, sur 21 fils de Lobby testés, trois ont franchi l'examen de l'agrément. Outre Tetrapack et Uméris fin 2008, Tamayo avait reçu son laisser-passer en juillet grâce à son Isu de 133 points. Ce dernier est descendu à 126 points. Les fils n'ont pas réussi à égaler les performances du père. L'espoir réside aujourd'hui en Ubly, un Lobby sur Highlander, en attente à 140 points d'Isu.
PRIMATE : LA CHUTE
Enfin, Primate, le taureau enregistrant le plus d'inséminations premières depuis deux ans, a quitté le top Isu (voir ci-dessus). Numéro onze en juillet 2008, il est relégué à la quarante-cinquième place du tableau Isu (129 points). La détérioration de ses index fonctionnels le pénalise. Les cellules sont à - 0,7 et surtout la fertilité à - 1,8. Seule, la longévité résiste (0,6). S'il a perdu 65 kg de lait en un an, ses performances laitières restent néanmoins encore élevées (919 kg). De même, il a conservé une mamelle très amélioratrice (1,5).
CLAIRE HUE
Bourdon : Redondo/Hollydays
Banzaï : Puit/Nephelion
Vigilant : Nivéa/Livarot
Détroit : Roucoups/Madison
- ÉLIXIR : MOINS DE LAIT PLUS DE CONFORMATION
- O-MAN : DES FILS BIENVENUS POUR REDRESSER LA RUSTICITÉ
- SHOTTLE : LA GRANDE CLASSE
- OKENDO : C'EST PLUTÔT MAL PARTI
- TITANIC : UN DÉBUT PROMETTEUR
- DAWSON : VOLTRON DONNE LE DÉPART
- CHAMPION : DERNIÈRES TROUVAILLES
- GARTER : DOMMAGE POUR LES CELLULES
- MONTBÉLIARDE : DES PÉPITES À UTILISER AVEC DOIGTÉ
- ÉMAGNY : UN MERCI À MAMELLE ET TP
- VERGLAS : DES MICMAC BOURRÉS D'ATOUTS MAIS TRÈS TYPÉS LAIT
- CANTADOU : UN LOGAN DIGNE D'INTÉRÊT
- ARSEAU : DEUX LIMONIER ET UN LARSEAU POUR DIVERSIFIER
- LES GÉNOMIQUES : CINQ REDON DÉJÀ DANS LE CIRCUIT
- NORMANDE : LES GÉNOMIQUES CHANGENT LES REPÈRES
- DRIVER : DEUX MIGLOU ET DEUX NINAS COMPLETS
- DIAMÈTRE : TOUJOURS DANS LA COURSE
- GÉNOMIQUES : LES NORMANDS RESTENT PRUDENTS
- BRUNE : UN FILS DE PRONTO AVEC DE LA PUISSANCE
- PIE ROUGE DES PLAINES : UNE SORTIE CONVAINCANTE
- SIMMENTAL : SOUS LE SIGNE DU LAIT MAIS PAS DU TP
- ABONDANCE : MAUVAISE PIOCHE EN MORPHOLOGIE
- TARINE : ENCORE UN DOCILE
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