Grâce au génotypage indexé sur la population de référence holstein, la pie rouge enregistre un gain génétique global de 3,5 points malgré de faibles effectifs.
AVEC SEULEMENT SIX TAUREAUX TESTÉS PAR AN, LA POPULATION DE RÉFÉRENCE en race pie rouge reste insuffisante pour mettre en place une indexation génomique spécifique. Mais sa grande proximité génétique avec la holstein, consécutive à une forte infusion de sang red holstein, permet aux éleveurs de bénéficier de ce service. Ainsi, les index pie rouge sont calculés sur une base holstein à laquelle est appliqué un coefficient de conversion pour chaque critère, de manière à prendre en compte les spécificités de la race. « En effet, malgré la proximité entre les deux races, il y a des allèles qui diffèrent, ce qui explique le besoin de conversion pour évaluer les animaux pie rouge, explique Sophie Mattalia, responsable du département génétique de l'Institut de l'élevage. C'est pourquoi, bien qu'intégrée à l'organisme de sélection holstein, la race suit un schéma qui lui est propre, afin de maintenir son avantage comparatif sur les critères de fertilité et de qualité des taux protéiques. » L'infusion de taureaux red holstein, qui dégradent ces critères, est à ce titre exclue du schéma de sélection conduit en France par le groupe Evolution.
C'est d'ailleurs cette orientation, et la possibilité de déclarer les veaux issus de croisement indifféremment en code 19 (pie rouge) ou 66 (prim'holstein), qui expliquent que 50 % des inséminations réalisées avec les doses pie rouge le sont par des éleveurs holsteins soucieux d'améliorer la fertilité et les taux de leur troupeau, avec un bon compromis en termes de production.
UN EFFET AMÉLIORATEUR SUR LES TAUX ET LA FERTILITÉ DES HOLSTEINS
Dans le catalogue 2014, Dolmen est ainsi le premier taureau génomique remis en service après confirmation sur descendance. Typé « morpho », il offre un très bon compromis entre son potentiel laitier (864 litres) et la qualité d'implantation de sa mamelle. Parmi les jeunes génomiques français, Idaho est numéro 1 en Isu. « Avec son intérêt sur le TP et sur la reproduction, c'est l'archétype du taureau recherché par les éleveurs pie rouge », souligne Jean-Yves Dréau, responsable du schéma pie rouge au sein du groupe Evolution. Remarquable sur les index de morphologie et de mamelle, il est également disponible en semences sexées. Les jeunes génomiques étrangers regroupent des taureaux allemands et hollandais, parmi lesquels Albano.
Avec 163 points d'Isu, ce dernier affiche un caractère très laitier (992 litres) et des index exceptionnels, aussi bien pour la morphologie que pour la santé et la qualité de la mamelle. « Là où l'on ne testait que six taureaux, la génomique autorise d'en tester une centaine, ce qui permet d'enregistrer un progrès génétique global (Isu) de 3,5 points par an, à l'égal de races comme la normande ou la montbéliarde, malgré de faibles effectifs », souligne le conseiller. Néanmoins, la retranscription des génotypages holsteins en index pie rouge sous-entend une moindre précision. « Par exemple, une pie rouge qui apparaît positive en fertilité (par rapport à la population de référence holstein) pourrait, dans les faits, se révéler négative si on la compare uniquement à la population pie rouge, rappelle Sophie Mattalia. À l'inverse, un taureau négatif en lait pourrait être améliorateur. À l'avenir, séparer les deux schémas permettra de voir réellement quels sont les taureaux améliorateurs sur une base propre à la pie rouge. » Dans cette logique, un travail d'harmonisation du pointage de la race est en cours depuis deux ans.
JÉRÔME PEZON
INDEX 2014/2 : LES GÉNOMIQUES BIEN ANCRÉS DANS LE PAYSAGE
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
Le marché du lait Spot s’agite avec la rentrée
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?
L’Iddri suggère de briser « l’ambivalence » des chambres d’agriculture en matière de transition agroécologique