LIGNÉE DIAMÈTRE, TROUVER LE BON COMPROMIS

C'EST VRAI. LA SÉLECTION NORMANDE A LE SOUCI depuis plusieurs années de reléguer Diamètre et Valabri dans les profondeurs des pedigrees. Seulement, dans certains cas, les accouplements tournent en rond. C'est le cas avec Finnois qui occupe toujours le haut du classement après deux ans de diffusion, même s'il se tasse un peu dans l'indexation 2014/2 (- 7 points d'Isu). Son père, Uvray, cumule les deux. Sa mère aussi. Elle y ajoute la famille Elixir via Manizalès, bien connue des éleveurs. Bref, on ne s'étonne pas que Finnois affiche un coefficient parenté de 6,5 % avec la population femelle. En d'autres termes, il est - en moyenne - cousin germain avec elle. Même si préserver la variabilité génétique est dans tous les esprits, il est difficile de résister au caractère très complet d'Uvray et Finnois : lait, format, aplombs, mamelle, résistance aux cellules, fertilité et longévité. Les éleveurs ont cédé. Uvray enregistre 75 200 inséminations artificielles premières de 2009 à 2012, Finnois un total de 9 870 IAP en 2012 et 2013. « Finnois figurait parmi les premiers génomiques les plus intéressants. Il était l'un des taureaux phares du moment », se souvient Evolution. Ses six fils nouvellement mis en service sont des copier-coller. Certes, leurs index sont boostés par ceux de leur père mais, émulation père-fils oblige, ils se surpassent. Le plus frappant est bien évidemment Horléans, leader de la race normande. Cela tient à son index lait supérieur et son TP positif. Son grand-père maternel, Upérise, allège son pedigree mais pas suffisamment pour descendre sous les 6 % de parenté. À noter qu'il a la même mère qu'Honneur, le numéro un des Atome (p. 70).

LES CONSEILS D'ACCOUPLEMENT DE JÉRÔME BOCQUET

« Éviter les filles d'Uvray et d'Upérise. Horléans est recommandé sur les filles d'Alma, Arantilly, Auckland ou Atome qui arrivent en production. »

De son côté, Hydro Isy, diffusé depuis la fin 2013, est supérieur à Finnois sur les aplombs (2 contre 1,8). Helado l'est sur la note de synthèse « morphologie » gonflée par la mamelle (respectivement 1,7 et 1,3, contre 1,4 et 0,6).

LES FILS DE FLEUVE ÉCARTÉS

Si Finnois est en tête des IAP cumulées 2012 et 2013 des taureaux génomiques, Fleuve a la palme 2012 (5 459 IAP). Malgré cela, ses fils ne passent pas le cap de la diffusion. « Ils illustrent notre souhait d'être plus sévères avec les taureaux plus proches de la population femelle », indique Evolution. Cet Uvray combiné à une fille de Redondo hisse sa parenté à 6,7 %. « Elle rejaillit sur sa descendance. L'Isuo(1) des fils entrés en station diminue l'Isu de 15 à 30 points », indique l'entreprise.

L'expérience est tout de même tentée avec Hawai et Indicus, issus respectivement de Floness et Foulon. Tous deux sont des taureaux équilibrés, même si Indicus est plus mixte (moins de lait, plus de viande, voir tableau). Ils ont pour point commun d'être très apparentés à Diamètre côté père et côté mère. Mieux vaut voir le verre à moitié plein : ils s'accoupleront plus aisément avec des familles épargnées.

CONSEILS D'ACCOUPLEMENT

« Hawai et Indicus, très apparentés à Diamètre, ouvrent des perspectives d'accouplements sur d'autres lignées, telles les filles de Tonifiant, Tanis et Tarpaulin (Léogran), la lignée Nivéa exempte de Diamètre (Ael Mat, Auckland) ou encore celle de Topique via Eraclès et Farsus. »

Hortalis (Foirail) est moins estampillé « Diamètre ». Comme pour Iroquois (p. 74) et Iceberg (p. 70), on retrouve chez Hortalis la marque d'Opiomane via leur mère commune, Fleur.

CONSEILS D'ACCOUPLEMENT

« Hortalis, plus singulier par sa voie maternelle, autorise une utilisation sur les lignées Nivéa et Manizalès. Les branches Ninas et Miglou sont également appropriées. »

À surveiller : les fils d'Uvray qui lancent des taureaux génomiques, sont eux-mêmes sous index... génomiques. L'introduction de filles dans le calcul de leurs index aura forcément un impact, pour eux-mêmes d'abord, mais aussi pour leurs fils. À ces derniers manquent également les index fonctionnels.

(1) L'Isuo intègre la variabilité des gènes, ce qui majore ou minore l'Isu.