MAÎTRISER LES RISQUES D'EXTENSION DES MALADIES « EXOTIQUES »

- L'EXPLOITATION - À Buissard (Hautes-Alpes) - Gaec 1,5 UMO - 60 ha de SAU, dont 45 ha labourables avec 6 ha de céréales, le reste en herbe - 42 montbéliardes à 6 000 kg/VL/an - Génisses menées l'été en alpage collectif
- L'EXPLOITATION - À Buissard (Hautes-Alpes) - Gaec 1,5 UMO - 60 ha de SAU, dont 45 ha labourables avec 6 ha de céréales, le reste en herbe - 42 montbéliardes à 6 000 kg/VL/an - Génisses menées l'été en alpage collectif (©)

En modifiant l'équilibre des écosystèmes, les changements climatiques favorisent l'extension des maladies dites « exotiques ».

EN AFFECTANT LA BIOLOGIE ET L'ÉCOLOGIE des vecteurs et de leurs hôtes intermédiaires, les modifications de température, de pluviométrie ou d'hygrométrie troublent les dynamiques de transmission des maladies vectorielles (transmises par les insectes). « Les évolutions climatiques ne sont pas les seuls facteurs de l'extension des maladies infectieuses vectorielles observées en Europe depuis les années quatre-vingt-dix, précise Fanny Bastien, du FRGDS Provence-Alpes-Côte-d'Azur. D'autres éléments tels que la modifications des pratiques d'élevage, la transformation des virus, la mondialisation des échanges humains et commerciaux interviennent dans le cycle de circulation des agents pathogènes du sud vers le nord. »

Après la diffusion de la FCO au nord de l'Europe, et l'épidémie de fièvre de West Nile en Camargue en 2000, la besnoitiose aujourd'hui témoigne de ce phénomène complexe en face duquel les éleveurs et leurs organisations semblent démunis. Bien connue en Afrique et présente sous forme endémique dans les Pyrénées depuis longtemps, cette maladie parasitaire grave est apparue en 2002 dans les Alpes du Sud. En 2010, sur les 500 élevages laitiers et allaitants du département des Hautes-Alpes, quarante étaient atteints cliniquement. « Ce chiffre est certainement en dessous de la réalité. La maladie n'étant pas réglementée, les éleveurs ne sont pas tenus de la déclarer », estime Guy Trouilleux, directeur du Groupement de défense sanitaire des Hautes-Alpes.

Chaque année depuis trois ans, 160 animaux ont dû être réformés précocement ou euthanasiés. « La besnoitiose est une maladie que l'on subit et que l'on a du mal à contenir, faute de traitement préventif et de vaccination, déplore Guy Trouilleux. On essaie de freiner sa diffusion en incitant les éleveurs à éliminer les animaux porteurs (réservoirs). Mais en raison du manque de connaissances, on a l'impression de “courir” derrière la maladie. On ne sait pas quel est le temps de latence de la maladie. On s'interroge sur la durabilité de l'immunisation naturelle qui s'installe après quelques années dans les élevages et les zones touchés. Les études épidémiologiques réalisées sur le plan régional ont montré que les principaux facteurs de contamination des nouveaux cheptels étaient le voisinage et les contacts en transhumance avec des animaux atteints. Il existe toutefois des cas d'élevages fortement atteints, voisins de cheptels qui le sont beaucoup moins. »

C'est le cas du Gaec du Vieux Chaillol (voir ci-contre).

Dans les Hautes-Alpes, l'impact de la maladie sur le commerce des animaux a été limité pour l'instant. « Les départements limitrophes (deux Savoie, Isère, Lozère et Haute- Loire) qui achètent chaque année 1 900 génisses abondances et tarines continuent à nous faire confiance », se félicite-t-il.

LE TEST SÉROLOGIQUE ELISA TRÈS ATTENDU

Heureusement, car cent élevages des Hautes-Alpes sont concernés, dont la moitié s'est spécialisée sur l'élevage et la vente de génisses de reproduction. Pour anticiper les difficultés éventuelles et rassurer les acheteurs de reproducteurs et les alpagistes qui accueillent l'été les animaux transhumants, les GDS de la région Paca ont engagé une étude sur la faisabilité d'une garantie à l'animal. « Nous souhaitons nous doter d'outils de diagnostic plus fiables que les observations visuelles (signes cliniques et recherche de kystes dans le clair de l'oeil), précise Guy Trouilleux. D'ici à deux ans, nous espérons faire valider le test sérologique Elisa comme outil de diagnostic de la bestionose. » Utilisé en routine dans les laboratoires, ce test a l'avantage d'être financièrement abordable (moins de 10 € par animal).

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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