Pour les élevages riches en lisier, Bio4Gas propose un système sans brassage mécanique, présenté comme abordable dès 40 kWe sans besoin d'autres substrats que les effluents. À suivre.
PLUSIEURS ENTREPRISES S'INTÉRESSENT À LA PETITE MÉTHANISATION et proposent des techniques ou des installations destinées à valoriser les seuls effluents d'une exploitation agricole. Aujourd'hui, nous avons peu de recul sur ces unités car leur nombre est encore faible sur le territoire. Surtout, sont-elles rentables aux conditions tarifaires françaises ? Peu de sources indépendantes sont disponibles. Bio4Gas Express fait partie de ces entreprises qui proposent de petites unités de méthanisation avec une technique particulière. « La méthanisation à la française s'est orientée sur des projets souvent collectifs, qui peuvent être difficiles à monter puis à gérer pour un éleveur », explique Louis Damoiseau, responsable chez Bio4Gas Bretagne-Pays de la Loire. Son coeur de cible se situe sur des unités d'une puissance comprise entre 40 et 60 kWe pour des élevages individuels à partir de 100 UGB (3 500 m3 de lisier).
UNE ASTREINTE SIMPLIFIÉE
Bio4Gaz utilise la technologie Bert, mise au point par des universitaires autrichiens et développée en Allemagne. Sa particularité est que le substrat peut être 100 % liquide. La phase de prémélange n'est plus nécessaire et il n'y a pas besoin d'une trémie d'incorporation. L'alimentation du digesteur s'effectue par un simple tuyau de 15 cm de diamètre et une pompe volumétrique. Cela simplifie l'astreinte et l'organisation du travail, mais ici, le substrat ne doit pas dépasser 14 % de MS, contre 18 % dans les autres méthaniseurs en phase liquide. L'autre particularité de la technologie Bert est l'absence de brassage mécanique.
Le digesteur est composé de deux chambres imbriquées l'une dans l'autre et connectées par de petites ouvertures à la base pour permettre le déplacement du substrat. La chambre extérieure reçoit le substrat frais, la chambre intérieure le substrat dégradé. L'ensemble est couvert d'une dalle en béton. L'agitation continue à l'intérieur du digesteur est permise par un principe de thermo-siphon (comme dans une cafetière italienne).
En forçant la circulation d'eau chaude dans les parois d'un tube, on induit un mouvement vertical du substrat. Celui-ci est amplifié par une vanne flip-flop qui génère une différence de pression entre les deux chambres.Ce système de brassage aurait plusieurs avantages : moins de coûts d'entretien car il n'y a aucune pièce mécanique en mouvement ; une dégradation optimale du substrat puisque l'injection d'eau chaude permet d'assurer une température homogène au sein du digesteur. Ainsi, le temps de séjour dans le digesteur serait uniquement de trente jours. Le substrat est évacué par un simple tuyau qui fait office de trop-plein dans la cuve intérieure. Après désulfurisation, le biogaz extrait s'écoule directement vers le gazomètre dans lequel il est stocké (30 m3 maximum) puis acheminé vers le cogénérateur. L'entreprise Bio4Gas annonce des coûts d'investissement de 8 000 à 10 000 €/kWe installé. La première unité opérationnelle, dans l'Ain depuis février 2013, a coûté 480 000 E, pour une puissance de 50 kWe. Il s'agit d'un digesteur de 600 m3, valorisant 10 500 m3 de lisier de porc exclusivement. Avec une subvention de 30 % et une valorisation énergétique établie à 62 %, le temps de retour sur investissement a été évalué à six ans : 65 000 €/an de vente d'électricité et 12 000 € d'économie de chaleur.
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