
La race entre dans une nouvelle ère avec ses premiers génomiques évalués sur descendance. Un nouveau rythme va aussi s'imposer avec un « turn-over » important des jeunes taureaux mis en service.
LES ÉLEVEURS MONTBÉLIARDS VONT DEVOIR S'HABITUER À UNE PLÉTHORE DE TAUREAUX À GÉRER et à un nouveau rythme. Ils avaient commencé à se familiariser depuis quatre ans aux génomiques proposés sans index officiels (gammes Génumo Profil et JB Espoir) et à ceux diffusés avec index (Gammes Génumo Privilège et JB Junior). Ces jeunes taureaux sans fille venaient en complément de leurs aînés confirmés, issus du testage évalués sur descendance (gammes Performance et JB Senior).Fin de la transition. L'indexation 2013/2 voit, pour la dernière fois, des taureaux issus du testage classique entrer parmi les confirmés. Une vingtaine au total, à l'instar de Cargo ou Cadioso à Umotest, Casimir ou CelioJB à Jura-Bétail. La sortie de juin voit aussi, pour la première fois, ceux appelés à prendre le relais y faire leur entrée, les génomiques ayant des filles vêlées. C'est le cas de Crasat (Redon/Micmac), nouveau numéro un racial à 178 d'Isu chez Umotest. C'est aussi le statut des Jurassiens Cardiff, Crumble et Disney JB qui s'incrustent dans le top 15 racial(1).
UN TURN-OVER PLUS IMPORTANT
Entre ces « confirmés » et la jeune génétique, ce sont une cinquantaine de nouvelles têtes sorties en juin avec lesquelles il faut apprendre à jongler. Sans compter les Génumo Profil et les JB Espoir, le gros des troupes (85 taureaux). Finie l'époque du planning d'accouplement annuel, cette offre pléthorique de taureaux est en effet appelée à tourner rapidement. « Nos génomiques des gammes Profil, Privilège ou Sélect ne seront disponibles que le temps de deux indexations », précise Guillaume Fayolle, en charge du schéma Umotest. Ainsi, pour les géniteurs Privilège au nombre de 14 depuis juin (dont 11 nouveaux), en octobre, 4 ou 5 nouveaux viendront prendre la place des plus anciens. Idem à l'indexation de mars 2014. Les taureaux Profil seront diffusés à un autre rythme : 20 nouveaux en juin, laissant leur place à 40 en octobre auxquels s'ajoutera une quinzaine en mars pour boucler la campagne d'IA.
Ce renouvellement important répond à une contrainte propre à la race : gérer la moindre fiabilité des index de ses jeunes taureaux génomiques du fait d'une population de référence limitée à l'Hexagone.
Ces derniers pointent à 60 de CD quand les holsteins sont à 70 sans fille. Il faut voir aussi dans ce turn-over une façon pour Umotest et ses onze coopératives adhérentes de gérer au mieux la planification de la production de doses et la disponibilité des semences. Car ce sont, au total, 80 jeunes taureaux que l'union mettra dorénavant en service chaque année (35 à Jura-Bétail).
PANACHER AU MAXIMUM SES CHOIX DE TAUREAUX
La sortie des index 2013/3, qui voit l'arrivée de filles des premiers génomiques utilisés en 2009-2010, est riche d'enseignements sur la façon dont il faut appréhender cette offre pléthorique. Elle rappelle le B.A.BA d'utilisation de la jeune génétique. Pour éviter les déconvenues, miser sur une gamme de taureaux aussi variée que possible. Surtout ne pas se cantonner à un ou deux, alléché par un index record mais susceptible, à 60 de CD, de fortes variations. Une étude conduite par l'OS montbéliard sur 60 génomiques, avec moins de 10 filles en octobre 2012 et indexés sur descendances en juin 2013, montre la justesse de cette approche. Si entre ces deux indexations, l'écart de niveau génétique moyen est imperceptible (Isu : - 1,33, lait : - 63 kg, morphologie : - 1,08), individuellement, il peut être énorme. Avec une bonne surprise si on avait utilisé Crasat (+ 30 d'Isu), ou une catastrophe pour ce géniteur descendu de 32 points d'Isu. À l'évidence, il convient donc de panacher au maximum ses choix de jeunes taureaux. Comme il convient de le faire entre la génétique jeune et celle confirmée, surtout si l'on cherche à travailler sur des caractères précis. Difficile de passer à côté d'un Ginastera à 163 d'Isu utilisé de façon raisonnable. Encore plus de ne pas réutiliser Crasat, surtout si on est passé à côté quand il était dans les Profil.
UNE USINE À CHAMPIONNES À GÉRER AVEC DOIGTÉ
Au nombre de nouveaux élus s'ajoute la qualité. En juin 2012, la race comptait 20 taureaux à plus de 150 d'Isu. Ils ont doublé un an plus tard avec 38 géniteurs, dont 15 nouveaux. On y remarque nombre d'individualités qui cumulent potentiel, taux et morphologie, ce qui permet d'aller plus dans le détail, par exemple pour conforter les caractères fonctionnels sans perdre ailleurs. Gare néanmoins pour la variabilité à ne pas céder à la facilité du seul cumul d'Isu. Car sur ce point, le choix de taureaux vraiment originaux reste limité. Il faut oser aller chercher les Feeling, Hélium JB, Galax ou Hellean JB à moins de 140 d'Isu, pour ne pas être dans le mur quand il s'agira d'accoupler les femelles nées en 2014.
JEAN-MICHEL VOCORET
(1) Taureaux avec plus de 40 filles.
- INDEX 2013/2 : APPRENDRE À GÉRER L'ABONDANCE
- UNE SORTIE SANS CRACK
- LIGNÉE O-MAN, ATTENTION À LA VARIABILITÉ
- PALERMO L'HOMOGÈNÉITÉ
- SEAVER DIGNE FILS DE GOLDWYN
- AFRAN GER UN PETIT SUCCÈS
- BEACON END LA RÉUSSITE
- AUTRES CONFIRMÉS À LA RECHERCHE DE VARIABILITÉ ET DE FERTILITÉ
- JEUNES TAUREAUX À MANIER AVEC PRUDENCE
- À L'ÈRE DU TOUT-GÉNOMIQUE
- REDON CRASAT FAIT OUBLIER COCONUTS
- ETREPY, DEUX APPOLO JB POUR LA VARIABILITÉ
- MICMAC TROIS VIGOR JB DANS LA TRACE DE LEUR PÈRE
- NATIF JB SIX VALFIN QUI SE VALENT
- FEELING PAS SEULEMENT UN VARIABLE
- DRIVER UNE NOUVELLE LIGNÉE MAJEURE ÉMERGE
- ÉLIXIR LE HAUT DE GAMME DE LA FONCTIONNALITÉ
- FOIX, L'ISU ET LA VARIABILITÉ FONT BON MÉNAGE
- GIROPHARE, SIX FILS D'ALMA ÉQUILIBRÉS SUR LE MARCHÉ
- VICO, LES REDONDO CÈDENT LE PAS À RAFIOT
- DIVERSIFIER AU MAXIMUM L'ORIGINE DES GÉNOMIQUES
- LES CONFIRMÉS RESTENT TRÈS PRISÉS
- L'EMBARRAS DU CHOIX
- UNE SORTIE EN DEMI-TEINTE
- UNE ANNÉE LAITIÈRE
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
FCO : le Grand Ouest en première ligne
Le biogaz liquéfié, une solution pour les unités de cogénération dans l’impasse
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?
L’Iddri suggère de briser « l’ambivalence » des chambres d’agriculture en matière de transition agroécologique
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou