
En deux ans, la sélection génomique a enrichi rapidement la race normande des fils d'Upérise et Ulozon. Ils sont une alternative performante aux familles Diamètre, Valabri et Girophare.
L'ORIGINE DRIVER N'EST-ELLE PAS EN TRAIN DE FAIRE BOUGER LES LIGNES ? Les pedigrees normands sont aujourd'hui largement dominés par les familles Diamètre, Valabri et Girophare. La souche Driver, elle, est plus en retrait. À titre d'exemple, Driver compte 19 008 filles dans son indexation laitière contre 51 811 filles pour Diamètre. Depuis la sortie des petits-fils d'Upérise (Miglou) et Ulozon (Ninas) en 2009, cette origine n'en finit pas de prouver tout son intérêt. Elle a l'intelligence d'allier performances laitières, qualités fonctionnelles et faible apparentement à la population femelle. À commencer par Upérise et Ulozon eux-mêmes. L'arrivée de 171 filles dans son indexation renforce très nettement le premier (+18 points d'Isu entre 2013/1 et 2013/2) et lui fait endosser le maillot jaune (176 d'Isu). Ulozon n'est pas en reste. Il progresse de 6 points sous l'impulsion de ses 529 filles (156 d'Isu).
Cette ascension profite logiquement à leurs fils. On ne s'étonnera donc pas que ces derniers flirtent avec les sommets.
BRANCHE MIGLOU LES UPÉRISE AU TOP
Ce constat est particulièrement criant pour le rameau Upérise. Dans le top 12 Isu des taureaux avec ou sans descendance, onze sont des fils d'Upérise. Il s'agit de jeunes à index génomiques, actuellement mis en marché ou qui l'ont été. Seul Banania (Orphelin sur Hollydays, 166 d'Isu) réussit à briser ce leadership. Contrairement à Diamètre qui n'a pas su donner une descendance mâle satisfaisante, le fils de Miglou, boosté par la sélection génomique, affiche un total de 24 fils en cours de diffusion ou déjà diffusés. Sur la sortie 2013/2, ils progressent en moyenne de 150 kg de lait, ce qui leur donne un index lait moyen de 1 112 kg pour un Isu moyen de 162 points. Du jamais vu. De même, le coefficient de parenté femelles moyen des jeunes reproducteurs calculé par l'Institut de l'élevage s'élève à 5 %. En dessous du coefficient moyen de la race qui est de 5,3 % au dernier calcul en juin dernier. Les entreprises de sélection ont bien conscience qu'il ne faut pas gâcher ce joyau. « Nous veillons à ce que la diffusion des fils d'Upérise ne dépasse pas les 10 à 15 % d'inséminations en 2012-2013 et 2013-2014 », souligne Évolution qui détient deux tiers des jeunes Upérise mis en marché. Le risque est qu'à terme, la majorité des accouplements rassemble tous les grands courants de sang et donc un rétrécissement de la variabilité génétique. Il faut donc trouver le bon équilibre entre alternative aux pedigrees dominants et préservation de la lignée Driver. Sans le vouloir, Upérise y contribue puisqu'il est un mauvais donneur de semences.
Le millésime 2013 propose sept nouveaux géniteurs (voir tableau). Les deux leaders, Genix Isy et Gypso Isy, sont un cran en dessous de leurs demi-frères sortis précédemment (dont le numéro un des génomiques, Fornells à 174 points toujours dans les catalogues). Ne boudons pas malgré tout notre plaisir. Ils ont la grande qualité d'allier un Isu à 165 et 162 points et une parenté parmi les douze meilleures de la génération 2013 (voir p. 68). Les grands-pères maternels Madison et Manager (origine Élixir) apportent leur pierre à cet édifice. Contrairement à leurs demi-frères Monkey et Manizales, leur descendance mâle n'est pas performante. C'est flagrant pour Manager qui n'a aucun fils agréé. De plus, il compte seulement 4 771 filles à son actif. Les deux jeunes portent les défauts majeurs d'Upérise et du grand-père paternel Miglou : des taux négatifs, une dégradation de la poitrine et du bassin et un effet très détériorateur sur la musculature. Gypso Isy, tout comme Galhileo, Goussard et Handelles (voir tableau), échappe à la poitrine peu profonde (0,1, 0,3 et 1). En fait, parmi les sept nouveaux, Handelles est le seul à proposer le triplet positif « largeur et profondeur de poitrine + largeur de bassin ». De même, il améliore plus nettement la taille que ses six demi-frères (0,7 contre - 0,2 à 0,5). En revanche, tous bénéficient de l'excellente mamelle labellisée Upérise (tous les postes positifs). Avec 1,1, la palme revient à Gypso Isy qui présente la meilleure note de synthèse des 24 Upérise mis en service. Même scénario pour la santé de la mamelle (cellules et mammites cliniques positives pour les 24). Cette fois-ci, la palme revient à Genix Isy (1,1) qui est n° 2 derrière Grade, commercialisé fin 2012. Côté reproduction, le portrait est moins tranché. Si les Upérise flirtent avec la moyenne de la race, ils oscillent entre positif et négatif. Au final, il n'est pas étonnant que le rameau Upérise fabrique des carrières laitières longues.
BRANCHE NINAS AUTRE DÉCLINAISON PERFORMANTE
Le rameau Ninas-Ulozon pourra satisfaire les éleveurs moins en recherche de performances laitières et plus attachés au maintien du squelette, aptitude bouchère et préservation de la fertilité. En effet, l'autre fils de Driver, Ninas, a laissé ces marques sur Ulozon et ses fils. Ainsi, l'amélioration de la fertilité génisses (0,8) empêche la note de synthèse reproduction de ses fils et petits-fils de basculer dans le négatif. Les grands-pères maternels jouent leur rôle aussi, tel Madagascar (origine Élixir) qui permet à Glass un 0,2 en fertilité vache et à Geyser Isy un 0,3.
Là encore, le croisement des familles Élixir et Driver porte ses fruits. Il fournit aux éleveurs deux jeunes reproducteurs peu apparentés à la population femelle et à plus de 150 points d'Isu. Glass et Geyser Isysont les n° 2 et 3 de la variabilité génétique de la génération 2013 diffusée à partir de septembre (voir p. 68). Dommage que Madagascar leur ait transmis des postes de mamelle médiocres. Il faudra y veiller lors des accouplements.
Glass, le fils modèle d'Ulozon. Le leader des Ulozon commercialisés corrige les défauts de sa famille et profite de ses qualités. Il dépasse les 1 000 kg de lait avec un TP légèrement positif. Il préserve le format, la viande et la reproduction. Cerise sur le gâteau : il est variable.
- INDEX 2013/2 : APPRENDRE À GÉRER L'ABONDANCE
- UNE SORTIE SANS CRACK
- LIGNÉE O-MAN, ATTENTION À LA VARIABILITÉ
- PALERMO L'HOMOGÈNÉITÉ
- SEAVER DIGNE FILS DE GOLDWYN
- AFRAN GER UN PETIT SUCCÈS
- BEACON END LA RÉUSSITE
- AUTRES CONFIRMÉS À LA RECHERCHE DE VARIABILITÉ ET DE FERTILITÉ
- JEUNES TAUREAUX À MANIER AVEC PRUDENCE
- À L'ÈRE DU TOUT-GÉNOMIQUE
- REDON CRASAT FAIT OUBLIER COCONUTS
- ETREPY, DEUX APPOLO JB POUR LA VARIABILITÉ
- MICMAC TROIS VIGOR JB DANS LA TRACE DE LEUR PÈRE
- NATIF JB SIX VALFIN QUI SE VALENT
- FEELING PAS SEULEMENT UN VARIABLE
- DRIVER UNE NOUVELLE LIGNÉE MAJEURE ÉMERGE
- ÉLIXIR LE HAUT DE GAMME DE LA FONCTIONNALITÉ
- FOIX, L'ISU ET LA VARIABILITÉ FONT BON MÉNAGE
- GIROPHARE, SIX FILS D'ALMA ÉQUILIBRÉS SUR LE MARCHÉ
- VICO, LES REDONDO CÈDENT LE PAS À RAFIOT
- DIVERSIFIER AU MAXIMUM L'ORIGINE DES GÉNOMIQUES
- LES CONFIRMÉS RESTENT TRÈS PRISÉS
- L'EMBARRAS DU CHOIX
- UNE SORTIE EN DEMI-TEINTE
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