O-MAN : DES FILS BIENVENUS POUR REDRESSER LA RUSTICITÉ

LES FILS D'O-MAN ONT TRUSTÉ LE CLASSEMENT AMÉRICAIN dès le début de l'année. On s'attendait donc à des performances identiques en France et on n'est pas déçu. Il aligne une trentaine de fils dont le moins bon atteint 130 points d'Isu. Mieux, les profils de ces taureaux sont assez homogènes, O-Man affirmant ainsi ses talents de raceur. Ce taureau, commercialisé par Bovec, a aujourd'hui un Isu de 191 (Interbull) avec plus de 45 000 filles.

Ses atouts majeurs se trouvent dans les fonctionnels (voir tableau), tous nettement positifs. Mais il est aussi très fort dans les taux. Côté morphologie, on apprécie la largeur du corps, notamment à l'avant. Ses filles sont épaisses et puissantes. La note d'aspect est pénalisée, mais ce sont des vaches sans problème, ce que recherchent de nombreux éleveurs. D'autant plus que la facilité de naissance est exceptionnelle (95 % de naissances faciles). O-Man n'est donc pas loin de la perfection. Il a néanmoins quelques défauts qu'il a également souvent transmis. Si la mamelle est haute, elle n'est pas très bien soutenue, surtout à l'arrière. Le ligament est faible et l'implantation arrière des trayons très externe. À surveiller, même si les éleveurs possédant des filles d'O-Man ne se plaignent pas de la mamelle. Les index de synthèse de ses fils sont bons sur la mamelle en raison du poids accordé à la distance plancher-jarret, un poste souvent bien noté chez eux. Mais il faudra regarder les index détaillés pour repérer les éventuels défauts.

O-Man a été très utilisé partout dans le monde. Si l'on trouve quelques très bons fils dès aujourd'hui, on peut en attendre d'autres à la prochaine sortie et encore l'an prochain. Il ne faut donc pas se priver des meilleurs d'entre eux quand ils sont disponibles. Les unités de sélection en ont inscrits plusieurs à leurs catalogues. Mais tous n'ont pas le même intérêt. Ce taureau est aujourd'hui peu présent dans les pedigrees des femelles et ses fils pourront donc être largement utilisés. Ce sera plus compliqué dans quelques années, quand ses petits fils envahiront les classements. On le voit déjà dans le palmarès des index génomiques.

DEUX CRACKS QUI EN ANNONCENT D'AUTRES

Numéro un du classement sur l'Isu avec 188 points, Via Thelo ressemble beaucoup à son père. Sorti chez Créavia, c'est un petit-fils de Lorak. Il est solide dans les fonctionnels (1,5 en cellules, 94 % de naissances faciles). La fertilité n'est pas encore connue, mais il n'y a pas de raison de s'en inquiéter. On retrouve les défauts du père dans le ligament (- 1,6) et l'implantation arrière externe (- 1,4). La mamelle est correcte dans le volume (1,2) et à l'avant. Via Thelo sera facile à utiliser sur des supports solides dans le ligament et le bassin. À 181 points d'Isu, Vaucluse (Hershel) est actuellement le meilleur O-Man des catalogues français. Proposé par Gènes Diffusion, il a hérité des atouts de son père dans les taux (1,8 en TP et 2,6 en TB), les fonctionnels (1,9 en cellules et 93 % de naissances faciles) et la largeur de corps (1,3 à l'avant, 1,5 à l'arrière). Le bassin et les membres sont neutres. L'index génomique est à 0,9 en fertilité, ce qui est proche de ce que donne l'ascendance. On ne devrait donc pas avoir de mauvaises surprises à ce niveau. Créavia propose un autre fils d'O-Man, Vosac Man (Jocko Besne) à 167 points d'Isu. Un peu atypique dans son potentiel laitier (60), il présente lui aussi un profil alléchant sur les taux (2,7 en TP et 2,2 en TB) et les fonctionnels (2,1 en cellules, 1,3 en fertilité et 2,4 en longévité). Il a échappé aux défauts de son père dans la mamelle, mais c'est plus facile avec un potentiel laitier à ce niveau. Il faudra protéger la production dans les accouplements.

Toujours chez Créavia, Voladi Man (Hershel) pointe à 163 d'Isu. Son profil est plus laitier (911), mais il n'a pas hérité des qualités de son père dans les taux. La largeur du corps et les qualités de mamelle auront du mal à faire oublier le bassin renversé (- 0,8). La plupart des autres O-Man sont à regarder de loin compte tenu de ce que l'on peut encore attendre de cette famille.

On peut citer Vexel Man (Dane) à 161 points d'Isu, toujours chez Créavia. Améliorateur sur les taux et les membres (1,3 en locomotion), il n'a pas grand-chose à offrir sur les cellules (0,5), le lait (303) ou la mamelle, typique de la famille. De même, le catalogue de Gènes Diffusion propose d'autres fils d'O-Man dont l'intérêt n'est que moyen. C'est le cas de Vuclair, plein frère de Vaucluse à 167 points d'Isu. Avec seulement trente et une filles, il n'atteint pas le seuil FGE. Sans défaut majeur, il reste inférieur à son frère qu'il faudra donc mieux lui préférer. Il est tout de même rassurant de voir des pleins frères aussi ressemblants.

À 161 Isu, Vicksburg (Addison) est bon dans les fonctionnels, mais peu séduisant en morphologie, avec les défauts de son père dans la mamelle. Vurano (Steven), à 153 d'Isu, se distingue par sa capacité corporelle, notée 1,4. Rien à reprocher sur les taux, les fonctionnels ou la largeur. Mais le potentiel laitier est faible (359), et il est pénalisé par le ligament (- 1,7) et l'implantation arrière (- 2,4). Ces taureaux sont mis en service par Gènes Diffusion.