Les taureaux génomiques font désormais partie du paysage. Le schéma et les entreprises de sélection limitent leur utilisation globale et plafonnent les accouplements par taureau.
LE SCHÉMA DE SÉLECTION GÉNÉTIQUE NORMANDE AVENIR (GNA) et les quatre entreprises (ES) de sélection avancent avec prudence dans l'utilisation des taureaux génomiques. Outre le dossier ascendance et le pointage individuel des jeunes mâles en station à Domfront (Orne), les ES disposent désormais d'une information supplémentaire avant leurs achats au GNA : l'index de synthèse Sam (ISS) et ses composants, issus du génotypage des animaux.
Pour autant, elles souhaitent fiabiliser les index des taureaux retenus en les confirmant sur descendance. Le contrôle des performances laitières, morphologiques et fonctionnelles de leurs filles enrichira leur connaissance.
UN PROTOCOLE COMMUN MINIMUM DE VALIDATION
Les ES se sont mises d'accord pour un protocole minimum commun de 450 inséminations artificielles premières (IAP) par taureau pour suivre environ 120 filles, contre un minimum de 300 IAP dans le programme de testage classique (sélection par descendance). Cela permettra d'obtenir un coefficient de détermination (CD) de 85 %. Le dispositif sera calé sur celui du testage, à la différence près que l'éleveur aura désormais connaissance, le jour de l'insémination, des index génomiques du taureau retenu. En effet, en dessous de 3 000 doses diffusées, les reproducteurs ne disposent pas d'une indexation officielle fournie par l'Institut de l'élevage, quelle que soit la race. Avant de les présenter aux éleveurs, les ES normandes les classeront donc en cinq profils : lait, solidité (mamelle et aplombs), confort de conduite, protéine et format–musculature.
Rien n'empêchera les ES d'intégrer davantage de filles dans leur programme de validation génomique. Ainsi Créavia vise un CD de 95 % par le suivi de 150 à 200 filles. « Nous avons toujours joué la carte de la fiabilité en pointant un peu plus de filles que ce qui était demandé. Nous essayons de compenser notre plus faible participation au programme de sélection par davantage de précision. Nous appliquons cette politique aux taureaux génomiques », explique Thierry Nicollas, de Créavia. Ce protocole minimum commun de validation évoluera sans doute ces prochaines années. La révolution génomique permettant de disposer de plus d'informations sur les animaux, le nombre de mâles entrant à la station de Domfront sera réduit. Il sera plus aisé de pointer davantage de filles par taureau. Le mouvement est déjà en marche. La série 2009-2010 comptera 105 taureaux contre 130 pour la série 2008-2009. «Ce nombre de taureaux pourrait en cours de campagne être revu à la hausse si l'outil SAM apparaissait mal stabilisé», précise la sélection nomande (GNA).
Parallèlement au programme de validation génomique, chaque entreprise a défini sa politique commerciale pour les taureaux en diffusion libre. Ainsi, Amélis espère que 10 à 15 % de ses IA normandes totales proviendront des dix taureaux génomiques présentés dans son catalogue. Elle remettra à jour sa gamme à chaque indexation, « à raison d'un maximum de 5 000 doses par taureau pour limiter les risques de surutilisation d'un ou de plusieurs taureaux par rapport aux autres », précise Amélis. Avec également dix génomiques dans son catalogue, Intersélection adopte une position identique. « Leur utilisation globale sera limitée à 10 % de nos accouplements à raison de 1 % par taureau génomique », indique Intersélection.
URCECOF ET CRÉAVIA NE PROPOSENT AUCUN TAUREAU
Plus prudente, Urcecof a choisi de ne pas en présenter dans son catalogue. Malgré tout, ses adhérents auront la possibilité d'acheter la semence de deux d'entre eux, Ael Mat (157 d'ISS) et Casanova (156 d'ISS), mais pour une utilisation maximale de 900 à 950 doses par taureau. Quant à Créavia, elle n'en proposera pas. « La technique génomique est intéressante, mais elle demande à être confirmée », explique Créavia. L'ES préfère mettre l'accent sur Uvray, le numéro un Isu obtenu par descendance.
Comme les taureaux polygéniques, les génomiques en diffusion libre alimenteront le fonds commun de semences normand. Les entreprises n'ont pas modifié son fonctionnement. Les règles de répartition de doses entre ES, appliquées depuis de nombreuses années, ont été maintenues.
Les taureaux génomiques mis en service ont un ISS élevé. Les ES estiment ainsi pouvoir mieux absorber une éventuelle dégradation de leurs index. Ceci d'autant plus que l'Institut de l'élevage introduira dix nouveaux caractères à l'automne.
DES PEDIGREES RÉCENTS
La liste de mise en service, telle qu'on la connaît à ce jour, comprend quinze jeunes mâles. Dix bénéficient de pedigree récent et pour la plupart une alternative à Diamètre et Valabri. Les trois premiers Nivéa, Ael Mat, Vigilant et Aéroclub, surpassent leur père en lait (851 kg, 1 237 kg et 840 kg).
De même, Casanovo est supérieur à Rubafix en lait mais aussi en mamelle. À l'inverse, le tout premier Redondo, Bourdon, marche dans les traces de son père (lait, mamelle). Tous deux sont les plus jeunes de cette mise en service avec Détroit qui est né en février 2008. Ce fils de Roucoups sur Madison est le numéro 2 en lait (1 126 kg). Comme sept autres de cette sortie, il a été retenu père à taureaux par GNA. Le schéma en a choisi deux autres au pedigree jugé original. Ils ne disposent pas d'indexation officielle. Il s'agit de Cartoon (155 d'ISS), un Resto sur Madison, et de Barentin (148 d'ISS), un fils de Pulco sur Driver. « À chaque index Sam est définie une qualité de précision et de reconstruction. Nous avons sécurisé notre décision en choisissant des animaux avec ces deux critères proches de 100 % », précise GNA. De plus, respectant la règle de prudence, la sélection exploitera chacun d'entre eux à hauteur de 1 % des accouplements pratiqués dans le cadre du schéma.
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