LE BIO N'EST PAS OUBLIÉ

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En Basse-Normandie, des essais tentent de repérer les variétés de maïs les mieux adaptées au mode de production bio. A côté des hybrides, des variétés de population pourraient être envisagées.

LE MAÏS SE CONDUIT ASSEZ FACILEMENT EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE. C'est une culture de printemps qui a tendance à moins décrocher en rendement qu'une céréale d'hiver, du fait d'un cycle végétatif plus en phase avec la minéralisation de l'azote dans le sol. L'important en bio est de maîtriser le salissement et de se prémunir contre les parasites du sol. Pour cela, les éleveurs bio ont développé des stratégies: une place dans la rotation des cultures qui limite les adventices (par exemple derrière une prairie) ; une date de semis un peu plus tardive pour avoir des plantes qui poussent rapidement ; un écartement de 45 cm entre les rangs pour assurer une couverture du sol rapide qui ralentit le salissement de l'interrang ; un choix de variétés vigoureuses. C'est pour alimenter en références ce dernier point que la chambre d'agriculture du Calvados mène, depuis deux ans, des essais de variétés en production bio. Cette année, douze variétés entraient dans ce test, dont deux qui n'étaient pas des hybrides mais des lignées population (voir encadré). L'objectif est d'observer lesquelles concurrencent plus facilement les adventices (vigueur au démarrage, port de feuilles tombant ou dressé, couverture au sol) et résistent le mieux aux ravageurs du sol sans protection de semences. Sans oublier celles qui font de bons rendements fourragers en bio. Dans cet essai du Calvados, le précédent était de la féverole, une culture qui apporte des reliquats azotés. Il n'y a pas eu de prairies les années précédentes, ce qui laisse supposer une moindre pression de ravageurs. La fertilisation s'est limitée à un épandage de 37 m3/ha de lisier de bovin, soit environ 50 U d'azote. Avec le printemps humide de 2012, le semis a été tardif, entre le 18 et le 25 mai, après avoir effectué quatre faux semis depuis mi-mars. La densité du semis est plus élevée qu'en conventionnel (117 000 pieds/ha) pour prévenir les pertes liées aux passages de herse et aux éventuels ravageurs du sol.

DES RENDEMENTS DE 12 À 14 TONNES DE MATIÈRE SÈCHE PAR HECTARE

Le désherbage mécanique a consisté en un passage de herse étrille en prélevée, puis deux passages de bineuse combinée avec herse étrille aux stades 3 et 7 feuilles. À la récolte, les parcelles ont pu paraître sales avec beaucoup de chénopodes et de renouées, mais la maîtrise des adventices aux stades jeunes du maïs a limité la concurrence. « La densité de plantes et la vigueur ont été relevées le 11 juillet. Les notes étaient assez homogènes avec des pourcentages de présents allant de 65 à 85 % », note Thierry Métivier qui a suivi cet essai. L'ensilage a eu lieu le 9 octobre, trop tôt pour atteindre la maturité optimale des variétés présentes. Il s'en suit des niveaux de matière sèche très faibles, entre 18 et 24 %. « Curieusement, une variété précoce comme LG 3276 a peu d'écart en matière sèche avec une plus précoce comme Falkone. Attention car sur les derniers jours du cycle, les vitesses d'accumulation de MS peuvent varier selon les variétés. Le trio de tête se situe entre 12 et 14 t de MS/ha, ce qui est satisfaisant en culture biologique », explique Thierry Métivier.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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