Les industriels privés veulent accéder à la ressource laitière selon les mêmes règles du jeu que leurs concurrents européens. Ils refusent une limitation franco-française de la production.
« Le marché libre dérégulé ne marche ni dans le temps ni dans l'espace », a affirmé Olivier Picot, le président de la Fédération nationale de l'industrie laitière (Fnil) lors d'une conférence de presse le 16 mars 2016 à Paris. Il a longuement évoqué la crise laitière et commenté les mesures avancées lors du conseil des ministres européens de l'Agriculture lundi à Bruxelles.
« L'Europe a enfin pris conscience de la crise sans précédent que traverse le secteur laitier », a-t-il expliqué. Pour autant, les mesures annoncées si elles « peuvent permettre d'accompagner producteurs et entreprises, ne constituent en rien une réelle politique agricole commune ». Une régulation qui n'est pas imposée à tous et sans contrepartie financière ne sera pas efficace. « Pourtant, la solution à la crise ne peut être qu'européenne », a déclaré Olivier Picot.
« Un pays à lui seul ne peut pas réguler »
Le président de la Fnil alerte sur le fait qu'« un pays à lui seul ne peut pas réguler », ce que la France avait fait en 2009. « Les entreprises françaises doivent pouvoir accéder à la ressource laitière dans les mêmes conditions de marché et de réglementation que leurs concurrents européens. Il ne doit pas y avoir de surtransposition nationale », a-t-il détaillé.
Gérard Calbrix, économiste à l'Association de la transformation laitière (Atla), a fait un point sur l'état du marché et la surproduction laitière dont l'Europe est la principale responsable. Elle a produit « 10 milliards de litres de lait supplémentaires en deux ans », a-t-il indiqué. En volume, la France arrive en deuxième position des hausses derrière le Royaume-Uni, (respectivement +1,3 et +1,5 milliard de litres). « On ne sait pas comment sortir de cette surproduction », a-t-il constaté, ne voyant pas d'amélioration avant plusieurs mois, voire d'avantage.
M.B.
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