Selon le syndicat laitier européen European Milk Board (EMB), ni l'Allemagne, ni le Danemark ni les Pays-Bas ne couvrent leurs coûts de production. Les statistiques « illustrent clairement que même les pays disposant de grosses structures laitières essuient un déficit constant ».
« Mois après mois, les annonces désastreuses se succèdent concernant les prix, le fossé s'élargit entre les coûts de production et les prix de vente et dans les élevages, la menace se précise sur des familles d'agriculteurs au bord du désespoir », alerte le syndicat laitier européen European Milk Board (EMB), dans un communiqué du 15 juillet 2016.
L'EMB récapitule l'écart entre le prix moyen du lait et les coûts de production pour plusieurs pays, selon les chiffres fournis par le bureau d'études Büro für Agrarsoziologie (BAL, Bureau pour la sociologie agricole et l'agriculture). En Allemagne, avec un prix moyen de 25,78 centimes en avril, « il n'est même pas possible de couvrir deux tiers des coûts de production qui dépassent 44,6 centimes par kilo de lait », souligne le syndicat.
« Les études menées pour les autres pays européens mettent en évidence qu'il ne s'agit ni d'un problème passager ni d'une conjoncture spécifique à l'Allemagne. » Au début de juillet, les statistiques pour le Danemark et les Pays-Bas « illustrent clairement que même les pays disposant de grosses structures laitières essuient un déficit constant ». « En 2015, avec des coûts moyens avoisinant 41,70 centimes, le Danemark a perdu plus de 10 centimes, selon les calculs du BAL. Aux Pays-Bas, les producteurs ont enregistré un déficit de 14 centimes par kilo de lait avec des coûts culminant à 44,50 centimes ».
« L'impossibilité permanente de couvrir les coûts »
« L'impossibilité permanente de couvrir leurs coûts contraint les agriculteurs et les agricultrices à puiser dans leurs propres poches pour assurer un subventionnement interne de la production. Pour ce faire, ils renoncent à percevoir une rémunération sur leur temps de travail et contractent des emprunts dans l'espoir de sauver encore un certain temps la production et la ferme, explique le président de l'EMB, Romuald Schaber. Pouvons-nous réellement traiter aussi injustement ceux qui produisent nos denrées alimentaires et permettre, en plus, que la production disparaisse purement et simplement de nombreuses régions européennes ? »
Pour Romuald Schaber, une seule solution : « Pour ramener les prix à un niveau équitable, la production laitière doit être réduite sur le marché. » Une demande de régulation qui est également réclamée par des États membres de l'UE, des eurodéputés et le Comité des Régions. « Il est absolument essentiel que la Commission se joigne à cette revendication », conclut Romuald Schaber.
E.C.
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