Si le baroud d'honneur, emmené par l'EMB, pour faire entendre raison à la Commission échoue – traduisez : si la grève du lait n'est restée qu'une menace ou si elle tourne court (comme en 2008 en Allemagne) –, il faudra en tirer les conséquences. La principale est qu'il ne faut plus, définitivement, compter sur l'UE pour mener une politique laitière intelligente qui prévient les crises, qui reviendront au rythme des aléas du marché. Les producteurs auraient sans doute dû admettre, depuis 2003, l'inexorable dans une Europe acquise au libéralisme. Ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour permettre au plus grand nombre de vivre de ce métier... ce que Bruxelles leur dit en boucle depuis longtemps.
Le projet des JA, resté aux oubliettes, a identifié l'un des objectifs : jouer collectif en reprenant en main la collecte. Un défi colossal, mais pas si utopique si l'on sait regarder plus loin que sa cour de ferme. Parler contractualisation d'égal à égal passe par là. Sinon, on imagine très bien que les laiteries auront intérêt à contractualiser des volumes juste au-dessus du nécessaire pour peser sur le prix du lait. Surtout avec des actionnaires gourmands.
Les obstacles sont bien sûr nombreux. Certains sont imparables, comme de contrer les transformateurs qui voudront garder les producteurs sous leur coupe. Et il y a ceux où les producteurs devraient être les moteurs, comme de pousser la FNPL à accepter de partager le pouvoir, et la « Conf » et l'OLP à mettre du réalisme dans leurs revendications. Tout cela pour parler d'une seule voix sur l'essentiel. Il y a urgence car jamais les producteurs n'ont été autant divisés.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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