À Angers le 23 mai, plus de 500 éleveurs sont venus crier leur refus d'un système où ils ne voient plus leur avenir. Leur objectif : un prix du lait qui couvre les charges. Tout simplement.
On est plus de cinq cents aujourd'hui, mais combien sont-ils qui n'ont plus l'énergie de sortir de leur ferme pour se révolter ? » C'est le cri d'un éleveur venu de la Loire pour manifester à Angers (Maine-et- Loire) à l'appel de l'Apli, de la Confédération Paysanne et de l'OPL. Toutes les régions sont représentées par des hommes ou des femmes de tous âges.
Un point commun : leur rasle-bol d'une situation où ils ne voient plus de perspectives d'avenir. Parmi les raisons invoquées, on trouve pêle-mêle la contractualisation, le double prix, la hausse des charges, la sécheresse… En réalité, ces éleveurs ne demandent qu'une chose : un prix du lait qui tient compte des coûts de production. « Si notre lait était payé normalement, on pourrait réagir à une sécheresse qui fait partie des aléas normaux en élevage. On n'aurait pas besoin d'aller mendier des aides. »
Dans leur ligne de mire, « l'establishment agricole » : « Tous ces responsables venus de la FNSEA, des coopératives, des chambres d'agriculture… Cette mouvance qui détient le pouvoir et qui nie les positions et même l'existence des minoritaires. » La FNPL est bien sûr la plus critiquée. « Elle n'a pas su empêcher les industriels de proposer des contrats déséquilibrés à leur profit. » On lui reproche son manque d'écoute du terrain, sa position trop consensuelle vis-à- vis des laiteries, son incapacité à préserver une régulation des marchés européens. Les manifestants sentent que le pouvoir leur échappe et cela fait peur.
Autre cible, les coopératives. Leurs administrateurs sont considérés comme des « pantins » par des éleveurs qui ne comprennent pas le système de double prix qu'elles imposent. Comment un jeune peut-il négocier avec son banquier quand il ignore le prix qu'il touchera dans six mois ?
Un dialogue de sourds
Le cortège des manifestants s'est d'abord rendu aux portes de Terrena, un site bouclé par les CRS, où ils sont accueillis par un administrateur céréalier. Une maladresse qui passe mal. À la chambre d'agriculture, le président répond à l'appel.
Mais l'échange tourne court, les « Aplistes » refusant d'admettre que c'est la loi du marché qui l'emporte et que les décisions se prennent à Bruxelles, à 27.
Curieusement, les manifestants, qui se sont retrouvés sur le parking de Carrefour, n'ont pas exprimé le moindre grief vis-à-vis de la distribution. Il y aurait pourtant beaucoup à dire sur les pressions qu'elle exerce pour éviter toute hausse de prix de ses fournisseurs.
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