Les Allemands n'ont que faire des réflexions européennes sur l'organisation ou la régulation du marché. Seule les intéresse une demande mondiale qui ne cesse de grandir.
C'est devenu une tradition outre-Rhin : chaque année, les ténors de la filière laitière se retrouvent à Berlin pour débattre et tracer des perspectives d'avenir. Y participent également les représentants des principaux partis politiques. L'édition 2010 avait fait date avec un titre éloquent : « La récréation est terminée. » Autrement dit, finies les discussions stériles sur le prix du lait ou autres. Place à l'action pour conquérir les marchés, dans l'Union européenne et ailleurs.
L'édition 2011 s'inscrit dans la même veine, avec une « nationalisation » encore plus poussée. Le constat est simple : « La laiterie Allemagne a un rôle de premier plan à jouer pour sécuriser l'avenir alimentaire de la planète en augmentant sa production, ceci permettant au nord du pays de se développer sans agresser le sud. » L'avenir de l'Allemagne ne se décide pas à Bruxelles, mais à Berlin et dans les Länder. Le pays ne se sent nullement concerné par les conclusions du HLG (groupe de haut niveau) qui cogite sur l'organisation future de l'Europe laitière. Il n'en attend qu'une chose : le maintien d'un filet de sécurité en cas de crise, « mais pas au niveau élevé voulu par certains ».
À la conquête des nouveaux marchés
En clair, toutes les questions qui agitent la filière française depuis des mois sont balayées en trois phrases. La contractualisation ? Elle relève de la constitution allemande. Les OP ? Deux suffiraient en Allemagne pour fournir l'industrie privée, les coopératives ne sont pas concernées. Les interprofessions ? Aucun intérêt. « Quand on travaille trop ensemble, cela profite au maillon le plus fort de la chaîne », affirme le rapport intérimaire de l'Office des cartels.
En revanche, l'Allemagne surveillera de près ce qui se passe en France afin de s'assurer que la libre-circulation du lait et des produits laitiers ne sera pas limitée. Car elle va accentuer la pression à l'export afin d'assurer des débouchés à une production qui suit une courbe ascendante. Après quelques années de sous réalisation, l'Allemagne produit à nouveau son quota. Elle est prête pour l'après-2015.
Cependant, elle peut encore faire mieux. « Le développement de l'internationalisation de la transformation laitière allemande est à présent un impératif, compte tenu du retard accumulé. » En effet, jusque-là, le pays a concentré ses efforts sur la recherche de marchés étrangers pour ses propres produits. Désormais, les industriels prendront pied hors d'Allemagne.
PASCALE LE CANN
(1) D'après le compte rendu de Philippe Jachnik, consultant
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