N'en déplaise à ceux qui tirent à boulets rouges sur le mécanisme de double volume-double prix, les « Danone » qui ont suivi l'initiative de ce privé ont le sourire. Le garderont-ils début 2011 ? C'est moins sûr. Au lendemain de l'accord du 18 août qui a figé la hausse à 31 € au second semestre 2010, ils n'étaient pas sûrs de leur coup. La bonne conjoncture laitière leur donne raison. Au quatrième trimestre 2010, ils bénéficieront d'une hausse du prix du lait de 42,72 €/1 000 l sur leur volume A, soit 11,72 € de plus que celui négocié par l'interprofession. Autre motif de satisfaction : ce volume sera payé sans flexibilité alors que 2,76 €/1 000 l aurait pu s'appliquer. Enfin, l'entreprise autorise la production d'allocations provisoires. En contrepartie, certes, un volume B est mis en place ; mais là encore, les producteurs profitent de la bonne valorisation du beurre et de la poudre. « Pour la fin de l'année, il pourrait être proche du prix de base », assure Jean Crosville, président par intérim du groupement bas-normand. Ce volume débute à partir du 1er novembre. Il correspond aux livraisons mensuelles dépassant 8,7 % du quota individuel jusqu'à janvier, puis 8,5 % en février et mars.
Ce système donne de la souplesse aux producteurs qui décident ou pas de produire leurs allocations provisoires. Ceux qui privilégient le lait d'été peuvent même être payés en A. Les autres, qui produisent du lait d'hiver, ne devraient pas être trop pénalisés. « Les éleveurs sont encore plus incités à étaler leur production », déclare Max Bottier, vice-président d'un des cinq groupements haut-normands. Malgré tout, ces groupements signataires restent attentifs à l'évolution des cours des produits industriels. Certains se disent inquiets pour le début de l'année prochaine. « On aurait aimé qu'au maximum 5 % des volumes soient payés au prix B, et que Danone tienne compte du nombre de collectes mensuelles. Le passage de quinze à seize ramassages peut éviter de passer en volume B », déclare Jean-Luc Annequin, responsable d'un des groupements du Sud-Est. Même s'il paie son lait plus cher que ses concurrents, le géant mondial se dit satisfait. « Nous préférons cette situation que l'inverse. On s'est gardé une sécurité pour qu'en moyenne, sur toute l'année, notre prix ne varie pas de plus ou moins 5 €/1 000 l, comparé à celui de l'interprofessionnel », déclare Florence Chambon, directrice lait chez Danone.
Pourparlers avec deux zones non-signataires
Au total, 1 900 producteurs sur 3 300 sont concernés par ce nouveau mécanisme mis en place à titre expérimental jusqu'à la fin mars. Danone reste en pourparlers avec deux zones non-signataires pour la campagne suivante. Le Sud- Ouest a refusé, faute de temps pour prendre sa décision. « Nous ne voulions pas d'une gestion individuelle des volumes alors que nous sommes encore sous le régime des quotas », déclare Alain Lahan, responsable de l'un des cinq groupements du Sud-ouest. Face à la forte sous-réalisation laitière de la région, ces producteurs estiment qu'ils contribuent moins que les autres bassins au volume B. Les groupements de Nord-Picardie ont décliné cet accord par solidarité vis-à-vis de l'interprofession et des producteurs livrant à d'autres laiteries.
NICOLAS LOUIS
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