Un Pascal Massol qui, sur le site de l'Apli, appelle quasiment à l'insurrection au Space, invectivant la FNSEA et promettant de « pourrir » la vie de son président, Jean-Michel Lemétayer. Ce dernier qui, avant salon, précise qu'il ne faut pas confondre le Space, qu'il préside aussi, et le syndicalisme majoritaire, mais qui demande à ses troupes d'arborer des sweat-shirts FNSEA. Ajoutez des sympathisants de l'Apli, amers de voir Bruxelles sourd à une quelconque régulation des volumes telle que rêvée par l'EMB. Rajoutez les mêmes, considérer que la hausse du prix du lait signée par la FNPL est insuffisante, au regard d'un aliment qui fl ambe. Mettez en plus le malaise des « Entremont » qui, depuis deux ans, tirent la langue et toujours dans le flou sur leur devenir. Complétez avec le bras de fer entamé par la « Conf » pour forcer l'entrée du Cniel. Terminez avec la sécheresse qui a touché le grand Ouest, les confl its de personnes, les querelles locales pour du foncier… Le premier jour du Space promettait d'être chaud. Il a été brûlant. La contre-inauguration organisée par l'EMB (à laquelle l'Apli et l'OPL adhèrent), rejointe par la Conf, a tourné à la casse et au conflit entre syndicats.
Sans surprise, les manifestants ont commencé par se frotter aux gaz lacrymogènes des CRS protégeant l'espace Bretagne. Le ministre et Jean-Michel Lemétayer s'y étaient retranchés devant un parterre de responsables triés sur le volet. Bruno Le Maire y a lu son discours comme si de rien n'était et s'est éclipsé par la petite porte, refusant de recevoir une délégation de manifestants. La contre-inauguration ayant repris, ce qui devait arriver arriva quand les manifestants (900 d'après les RG), dont une poignée chauffée à blanc, pénétra dans le hall 5. Saccage du stand Cniel, détérioration de celui du ministère, invectives, heurts et discussions violentes sur celui de la FNSEA « protégé » par ses troupes. Et dire que tous seront appelés à discuter pour former des organisations de producteurs, seule voie dessinée par Bruxelles pour espérer réguler l'offre ! « Les transformateurs doivent bien se frotter les mains de nous voir nous déchirer », regrettait ce sympathisant FNSEA.
Le stand Lactalis protégé
Pas de casse, en revanche, sur les stands des laiteries. À commencer par Lactalis qui a pourtant pesé de tout son poids pour voir signer au Cniel un accord scellant le prix du lait français sur l'allemand. Certes, son stand, contigu à celui de la FNSEA, a eu chaud. Tout juste un poster arraché. L'électron libre n'est pas allé plus loin, arrêté dans son élan par un autre manifestant, visiblement un meneur.
Le calme revenu, les organisateurs de la manifestation se montraient embarrassés par ces débordements qui discréditent leur mouvement EMB. Mais de renvoyer la responsabilité à ce ministre qui les a snobés. Cela aurait-il arrêté ceux qui, à la « Conf », avaient prémédité une action contre le Cniel ? Pour le moins, cela leur a donné un bon prétexte pour agir.
JEAN-MICHEL VOCORET
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