Voilà plus d'un an que l'industriel y réfléchit. Il a décidé de le tester grandeur nature.
C'est une première. Depuis le 1er juillet, Danone Produits Frais France applique à grande échelle le mécanisme de double prix-double volume, dans le cadre des quotas. Il a signé un accord en juillet avec les groupements de producteurs de Basse et Haute-Normandie, Centre-Est et Sud-Est, sans aboutir à la signature d'un contrat individuel. Cet accord prendra fin le 31 mars 2011. Les groupements de Nord-Picardie et Sud-Ouest l'ont refusé. Face à l'enlisement des discussions nationales en juin, mais « sans renier » son ancrage interprofessionnel, l'industriel a décidé d'aller de l'avant en lançant ce système sur lequel il réfléchit depuis plus d'un an.
Son application est soumise à deux conditions. La première : le respect de l'accord du 3 juin 2009 qui donne, pour le troisième trimestre, une hausse du prix du lait de 31,08 €/1 000 l hors flexibilité. Un tunnel de compétitivité de 10 €/1 000 l avec l'Allemagne est également instauré. Les volumes A sont payés sur cette base et sans flexibilité. La seconde condition est l'attribution d'allocations provisoires aux producteurs adhérant au dispositif.
Soucieux d'encourager le lait d'été, le transformateur classe en A tous les volumes livrés du 1er juillet au 31 octobre Le volume B mis en place du 1er novembre au 31 mars est payé au prix beurre-poudre. Il correspond aux livraisons mensuelles dépassant 8,5 % ou 8,7 % – selon les mois – du quota individuel.
Construire l'après-quotas
« Nous cherchons à aligner la production à nos besoins », explique Danone qui gère aujourd'hui un surplus de collecte de 10 %. « Ce mécanisme nous met le pied à l'étrier pour l'après-quotas », estime de son côté Max Bottier, vice-président d'un des cinq groupements haut-normands. L'accord du 18 août complique un peu la donne pour le géant mondial. Au quatrième trimestre, les producteurs des groupements non-signataires bénéficieront de la hausse de 31 €/1 000 l hors flexibilité (voir ci-contre). Les signataires, eux, espèrent une hausse supérieure à 40 €/1 000l sur le volume A si le marché se maintient.
CLAIRE HUE
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