Lors de la visite du ministre de l'Agriculture et de la secrétaire d'État à l'Écologie, le 19 juillet dans les Côtes-d'Armor, les agriculteurs et responsables professionnels présents étaient restés sur leur faim. Aucune annonce, pas de réponses concrètes aux questions posées, mais une simple visite de façade, six mois après la présentation du plan gouvernemental anti-algues. « Les agriculteurs sont prêts à s'engager et la profession a déjà beaucoup investi dans les projets de territoires », résume Olivier Allain, président de la chambre d'agriculture. Il manquait la partie opérationnelle. Depuis, les choses ont évolué. « Nous avons obtenu l'assurance de pouvoir accéder à la MAE couvert 06 (234 €/ha/an pendant cinq ans) pour la conversion en cultures pérennes dans la zone expérimentale », confirme Olivier Allain. En contrepartie, il faudra réduire la fertilisation à 125 unités d'azote (organique et minérale), hors azote pâturant. Cette mesure existe mais elle est limitée aux zones humides pour le moment. Dans la baie de Saint-Brieuc, l'objectif est de convertir 5 000 ha de maïs et céréales, notamment en luzerne. « Nous espérons obtenir un effet levier important pour réduire les nitrates, tout en assurant une autonomie protéique sur les exploitations. » Ces mesures étaient très attendues, l'implantation des cultures devant se faire après la moisson. L'autre dossier important concerne les projets de méthanisation, une vingtaine en tout. Là encore, le feu vert du gouvernement sur le financement se faisait attendre. « Les projets devraient bénéficier de taux de subvention de 50 à 60 % et de tarif de rachat particulier compte tenu de leur spécificité (rendement moindre, car utilisation exclusive de déjections animales et de cultures moins méthanogènes) » précise Jean-Jacques René, élu chargé du dossier énergie à la chambre d'agriculture. Des conditions indispensables pour permettre le lancement de véritables projets de territoire sur ces zones sensibles. »
ISABELLE LEJAS
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