Difficile en Allemagne, comme en France, de se faire une idée objective de la réelle importance du mouvement EMB auquel l'Apli et l'OPL adhèrent. Un constat néanmoins, le BDM créateur de l'EMB, campé sur son objectif de régulation européenne des volumes et d'un prix de 400 €/1 000 l, semble avoir un peu perdu de son influence. Certes, les producteurs continuent de se plaindre d'un prix du lait insuffisant, même s'il a un peu remonté. Mais la grève du lait de l'automne dernier n'a pas vraiment eu le succès escompté. La faute à un BDM muselé par la loi sur les cartels et une grève en 2008 qui avait plombé les trésoreries et eu peu d'effets durables sur les payes de lait.
« Récréation terminée »
Autre constat : le DBV, syndicat majoritaire (équivalent de la FNSEA), fortement bousculé depuis deux ans par le BDM, paraît retrouver de sa superbe… conforté il est vrai, par les transformateurs privés et coopératifs, les pouvoirs publics et les principaux partis politiques. La dernière édition du Milchforum, qui les a tous réunis à Berlin les 18 et 19 mars, montre qu'ils sont sur la même longueur d'onde. Comme l'ont résumé deux observateurs de la filière française présents à ce forum : « La récréation est terminée, cap sur la reconquête du marché allemand, mais surtout l'export dans et hors de l'UE. » Condition sine qua non : un prix du lait compétitif… un discours aux antipodes des positions EMB. « Les Allemagne laitière et politique sont à présent d'accord pour considérer qu'après les turbulences de la grève du lait il y a deux ans, on a sifflé, au début de l'automne dernier, la fin de la partie. Cette évolution a été cimentée par l'annonce, à la veille de Noël, concertée avec les organisations professionnelles, d'un plan d'aides de 750 M€ sur deux ans. Objectif : aider la production laitière allemande à se restructurer pour l'après quotas », expliquent ces observateurs dans un document confidentiel. Et de rapporter ce propos d'un représentant des producteurs : « On sait qu'il y aura de la casse et on l'accompagnera du mieux possible. » Pour autant, personne n'opposerait plus ici « petites » exploitations familiales et grandes industrielles. On pense qu'elles ont toutes les deux leur chance dans un monde où le prix du lait et des intrants resteront volatils. À voir.
JEAN-MICHEL VOCORET
Une concession perd la carte Fendt, une armada de tracteurs part aux enchères
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe