Le Brésil, sixième puissance laitière mondiale avec 25 milliards de litres (Mdl) produits par an, ne s'arrêtera pas en si bon chemin. D'autant moins que les autorités considèrent la filière comme stratégique pour la sécurité alimentaire des classes pauvres. Encore 38 % des Brésiliens ne mangeraient pas à leur faim tous les jours. L'aide alimentaire, avec le programme fédéral « Faim zéro », apporte environ 2 % de la consommation locale de produits laitiers. « La production moyenne nationale est d'à peine 1 300 l/VL selon les régions, explique le chercheur William Bernardo, de l'Embrapa (équivalent brésilien de l'Inra). Les petits éleveurs apportent 52 % de la valeur brute de la production de lait. Mais ils réalisent, en moyenne, moins de 100 l/j. Il est donc difficile de rentabiliser l'activité, même avec une main-d'oeuvre familiale », souligne-t-il.
Au Brésil, la production de lait croît de 2,4 %/an depuis dix ans et se développe d'abord pour l'autoconsommation et l'approvisionnement des villes. Cela a permis d'augmenter le lait disponible pour les consommateurs tout en diminuant les importations. Un rapport de l'Institut de l'élevage(1) rappelle que le pays compte 3,6 millions d'exploitations de moins de 100 ha, où l'activité laitière est souvent présente. Les États du sud (Rio Grande, Santa Catarina, Paraná) et du sud-est (São Paulo et Minas Gerais) font les trois quarts de la production.
Excédent exportable de 2 Md de litres en 2014
« Mais le vrai gisement de progression est du côté des petites et moyennes structures qui ne manquent pas de prétendants, notent les auteurs du rapport. Un handicap majeur reste le passage de l'hiver austral sec. Sans réserves fourragères, la production et l'état corporel des femelles pâtissent. L'utilisation de stocks se généralise, surtout à base de canne à sucre, moins souvent à base d'herbe, de maïs ou de sorgho. » Un bon tiers de la production passe encore dans les circuits informels. « Auprès des petits exploitations, notre priorité est d'améliorer les taux de CCS (cellules somatiques) pour répondre aux standards internationaux. Cela passe par l'installation de la chaîne de froid, et les normes sanitaires sont renforcées. En principe, le lait de plus de 750 000 germes/ml n'est plus collecté », informe William Bernardo. Pour le moment, les exportations sont surtout des poudres de lait entier vers quelques destinations, notamment en Afrique. Mais les experts prévoient un excédent exportable d'environ 2 Mdl en 2014 et jusqu'à 10 Mdl en 2020.
MARC-HENRY ANDRÉ
(1) Rapport publié en octobre 2008. Disponible sur internet : www.inst-elevage.asso.fre.
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