Eurial double le site de mozzarella à Herbignac

Après presque deux ans de crise, voilà de quoi redonner des perspectives aux 5 450 producteurs d'Eurial (2,65 md de litres). La première décision de la branche lait d'Agrial - qui rassemble depuis le 27 mai l'ex-groupe coopératif ligérien Eurial et le bas-normand Agrial - est un investissement : l'extension de l'usine de mozzarella, à Herbignac (Loire-Atlantique) pour environ 120 M€. Le site transforme déjà 500 Ml pour 45 000 tonnes de mozzarella. Il traitera 350 Ml supplémentaires et montera le pourcentage de mozzarella râpée à 80 %, contre 60 % actuellement. « Contrairement aux fromages en bloc, le fromage râpé résiste à la chute des cours. Il ne faut donc pas passer à côté de cette marge », souligne Pascal Lebrun, président de la branche lait. Il reste à valider la valorisation du lactosérum et de la matière grasse.

Les travaux démarreront à la fin de l'année pour une mise en route fin 2018 ou début 2019. « Ces 350 Ml ne seront pas intégralement du lait à produire en plus par les adhérents, insiste-t-il. Nous avons 140 Ml d'excédents auxquels nous devons faire face. De plus, il nous faut garder de la souplesse dans la renégociation de nos contrats avec Savencia (près de un milliard de litres) et Sodiaal-Candia (230 Ml). » Ils s'achèveront au moment du lancement de l'extension. Malgré tout, Eurial espère lever l'année prochaine le gel des 3 % par an de lait en plus qu'Agrial a décidé pour cette campagne et les suivantes (décision avant la fusion avec l'ex-groupe Eurial). « Tout dépendra des signaux des marchés. Ce sera sans doute dans un premier temps sous forme d'allocations provisoires, l'objectif étant de les durcir dans la référence le plus vite possible. »

Vers une gestion individuelle et trimestrielle des volumes

L'harmonisation de la gestion des volumes entre les deux coopératives d'origine, avec pour les bas-normands un passage à une gestion individuelle à partir du 1er janvier 2017, aidera à l'atteindre. Jusqu'à la fin de l'année, les volumes bas-normands sont mutualisés. « Avec ce système, nous avons fini la campagne 2015-2016 à 99,8 % de la référence Agrial. Avec le nouveau, nous serons autour de 96 à 97 % », pronostique Pascal Lebrun. Après un trimestre de transition, la gestion individuelle se mettra véritablement en place à compter du 1er avril. Elle est stricte puisqu'elle se décline en quatre droits de commercialisation trimestriels (25 % du droit annuel). En fin de campagne, un bilan sera fait. Si les livraisons totales dépassent la référence, la surréalisation sera pénalisée, hormis les volumes du troisième trimestre en dépassement. Les gros dépasseurs le seront plus lourdement : 250 €/1000 l si la surréalisation est supérieure à 20 %, contre 50 € sous les 5 %.

Entre la limitation des excédents, le souci d'encourager les adhérents qui veulent produire et des débouchés à valeur ajoutée, la branche lait Eurial cherche à trouver le bon équilibre. « Notre priorité est d'être présents sur les marchés en croissance avec des produits qui s'exportent bien et qui consomment du lait. »