À quoi joue Lactalis ?

La volte-face de la Fnil, fortement influencée par Lactalis, a surpris tout le monde et continue d'interroger.

La réunion Cniel censée valider les indicateurs d'évolution du prix du lait ne devait être qu'une formalité. Huit jours avant, lors d'un conseil Atla, les transformateurs, FNCL en tête, avaient juste soulevé la nécessité de travailler au retour d'un indice de compétitivité avec le prix du lait allemand, mais plutôt au second semestre. Et tous semblaient d'accord pour discuter en régions des hausses dans le tuyau, juste retour des choses d'ailleurs après l'effort consenti par les producteurs dans la réécriture des grilles de prix 2010. Les Criel auraient donc dû recevoir comme base de négociation, une hausse de 5,7, 8,7 et 11,6 % pour des mix-produits d'entreprises avec 20, 30 ou 40 % de beurre-poudre. Soit un bonus de l'ordre de 15, 22 ou 30 €/1 000 l.

Un écart de compétitivité appelé à se réduire

C'était sans compter sur la volte-face de Lactalis qui aurait convaincu Bongrain de le suivre, entraînant avec lui toute la Fnil. Certains toutefois à contrecoeur, à l'instar d'un Danone. À la surprise générale, la Fnil s'est finalement opposée à la publication des indices du deuxième trimestre. Et elle demande d'aligner le prix français sur l'Allemagne arguant d'un déficit « intenable » de compétitivité. C'est justement sur ce point précis que la volte-face de Lactalis interpelle nombre d'observateurs. Certes, les entreprises françaises ont payé le lait 35 €/1 000 l de plus qu'outre-Rhin en 2009. En janvier, cet écart était encore de 33,70 €/1 000 l. Mais du fait des réécritures de grille, de la forte saisonnalité du prix français et d'un prix allemand reconduit en février et que l'on pronostique, au pire plutôt stable au second trimestre, la différence va se réduire. « À 15 /1 000 l au premier trimestre et à 5 au deuxième » selon les calculs de la FNPL, cela en appliquant les hausses liées aux indices. Par ailleurs, les perspectives à moyen terme pour les produits industriels apparaissent plus positives. Alors, pourquoi ce blocage de Lactalis qui a toutes les chances de mettre le feu dans des campagnes déjà à vif ? Personne ne comprend au moment où la filière parle de construire de nouvelles relations entre ses acteurs.

J.-M. VOCORET

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,46 €/kg net =
Vaches, charolaises, R= France 7,23 €/kg net =
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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