Il manque près de 80 €/1 000 l sur la paye de janvier des producteurs de l'URCVL de l'Ain, reprise par la laiterie Dominici Frères qui se dit très malmenée sur le marché de l'emmental.
Plusieurs dizaines de producteurs de trois coopératives de l'Ain adhérentes à l'URCVL (Dombes et Côtière, Bugey-Valromey et Bresse-Val de Saône) ont manifesté le 16 février devant le siège de la société Dominici, à Montmélian (Savoie). Ils reprochaient à cet emmentaliste de ne pas tenir les engagements pris dans le cadre du plan de démantèlement de l'URCVL (Union régionale des coopératives de vente de lait). Exploitant la fromagerie de Leyment, dans l'Ain (8 000 t d'emmental), Dominici s'est engagé à reprendre les 37 Ml des trois coopératives sur la base du prix Criel Rhône-Alpes.
210 à 220 €/1 000 l en janvier au lieu de 292 €
Fin janvier, évoquant la situation du marché de l'emmental et les difficultés de son entreprise, Dominici a informé les coopératives qu'il ne pourrait pas aller au-delà de 210 à 220 -/1 000 l départ ferme (au lieu des 292 prévus en janvier). Une perspective inenvisageable pour les producteurs. « Après les prix catastrophiques de 2009, beaucoup ont déjà un pied et demi dans le gouffre », souligne Didier Damians, président de la coopérative de Dombes et Côtière. Inacceptable également pour Martial Darbon, président de la coopérative Bresse-Val de Saône et vice-président de l'URCVL. « L'an passé, pour tenir compte du marché difficile, l'URCVL a consenti à la fromagerie des ristournes importantes pour qu'elle puisse vivre de son emmental. Elles ont été supportées par l'ensemble des livreurs de l'URCVL. Aujourd'hui, Dominici doit respecter les termes du contrat. » Pour assurer des perspectives aux producteurs, les professionnels souhaitent que l'entreprise intègre la démarche de restructuration de la filière emmental, envisagée autour du dossier Entremont sous l'égide du Ciri (Comité interministériel de restructuration industrielle).
« Le 16 février dernier, Dominici nous a fait part de sa volonté de s'engager dans cette voie, précisait alors Martial Darbon. La situation de la fromagerie du Leyment est le dernier dossier dur du démantèlement de l'URCVL. »
Une fois que la sécurité de la collecte sera assurée, il restera à boucler le plan social (180 salariés concernés) et à finaliser la cession des outils industriels (dont Forez-Fourme et la laiterie de Villefranche-sur-Saône).
ANNE BRÉHIER
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