Mariage de raison des coops de l'Est

Les coopératives laitières du grand-Est semblent enfin sur la bonne voie, celle d'un rapprochement. La fromagerie de l'Ermitage, dans laquelle l'ULM(1) et l'UAC(2) ont des participations, ainsi que les fromageries de Blamont, nées de la fusion de la Cal de Blamont et de l'ULPL(1), viennent de signer une convention de coopération. Ces coopératives se donnent six mois pour bâtir une stratégie industrielle commune. La crise sur les marchés a clairement poussé à ce mariage de raison... attendu depuis plusieurs années. Les fromageries de Blamont ont ainsi terminé leur exercice, clos au 30 juin dernier, avec une perte de 2 millions d'euros. La faute, entre autres, à la concurrence de l'emmental importé. Et ce ne sont pas les prix du second semestre qui lui ont permis de redresser la barre. La pression politique a aussi probablement joué. La Lorraine n'a pas aidé la fromagerie de l'Ermitage à investir dans son outil de Bulgéville (Vosges) pour voir perdurer des coops concurrentes. « Nous avons besoin de nous regrouper pour rester compétitif, attractif pour les producteurs, et ne pas disparaître », explique Daniel Gremillet, président de l'Ermitage. Le nouvel ensemble, d'une envergure nationale, collecterait 800 Ml de lait dans 2 750 exploitations et pèserait 70 000 t de fromages. Pour atteindre cet objectif, il lui faudra, au-delà des questions de configuration (union de coops, SAS...), résoudre une difficulté majeure : décider de la clé de répartition du résultat du futur groupe. En fonction du capital engagé et/ou du litrage ? Tel est l'enjeu des discussions cruciales en cours.

(1) Union laitière de la Meuse (2) Union agricole comtoise (3) Union lorraine des producteurs de lait