L'espoir d'une relation plus constructive

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Les OP Lactalis ont décroché un prix de base qui atteindra les 300 € en décembre. Une réflexion s'engage sur un calcul différent du prix du lait et la structuration des OP.

Sous la houlette de la FNSEA, il aura fallu une semaine de manifestations - à Laval devant le siège de Lactalis puis devant des usines - pour que les organisations de producteurs et Lactalis aboutissent à un accord sur les prix de base de la fin de l'année : 280 €/1 000 l en août, 285 € en septembre, 290 € en octobre, 295 € en novembre et 300 € en décembre, nets de flexibilité(1). Soit un prix de base annuel de 275 €/1 000 l... un niveau réclamé par l'Unell, l'association d'OP Lactalis, fin juillet lors de sa négociation pour le second semestre. « Une approche différente de celle des indicateurs de marché du contrat, fondée davantage sur le mix-produits du groupe, menait à 280 € de moyenne annuelle », relate Claude Bonnet, président de l'Unell. Il a participé à la négociation avec Lactalis à Laval. « Nous avions accepté de descendre à 275 €, ce qu'a refusé Lactalis qui proposait 265 €. Nous avons quitté la réunion. »

Les livraisons de juillet autour de 255 € ont été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

S'éloigner de la volatilité

Après un an et demi de dégradation, Lactalis, fixé sur son accrochage au prix européen, a mal apprécié la profondeur de la détresse de ses livreurs, le payant d'une couverture médiatique importante contre lui.

« Ce qui est fait est fait. Il faut aller de l'avant », dit Michel Nalet, porte-parole de Lactalis. À commencer par des discussions pour faire évoluer le calcul du prix. Objectif : s'éloigner de la volatilité qu'apportent la référence à l'Allemagne et les produits industriels et se rapprocher des valorisations du lavallois, « tout en laissant une place à la négociation », précise Claude Bonnet. Une analyse qui fait écho chez les producteurs Savencia : « Savencia, comme les autres industriels, met en avant la richesse de nos territoires pour vendre leurs produits, en particulier à l'export. Cette richesse est forgée par les producteurs. Nous voulons un retour. » La renégociation des contrats qui arrivent à échéance mais aussi le projet de loi Sapin II vont y aider.

Sodiaal vers 275 € en 2016

Lactalis s'est également engagé sur une meilleure relation avec les OP. Lui qui surfe depuis cinq ans sur leurs désaccords aura peut-être, à l'avenir, un front plus uni. C'est ce qui s'est passé à Laval. Pour la première fois, il avait face à lui l'Unell et les trois organisations de l'Ouest OPLGO, OPNC, APLBL, en plus d'un représentant de la FNPL. « D'accord pour se structurer, mais reste à voir comment et à condition qu'il n'y ait pas de confusion avec la FNPL », précise Jean-Michel Yvard, président de l'OPLGO. Satisfaites de l'issue des négociations, elles ne s'en glorifient pas. Les 275 € annuels obtenus entérinent une baisse du prix de base de 25 € par rapport à 2015 et portent le recul à un peu plus de 80 € sur deux ans (www.prosdulait.fr). Les regards sont aujourd'hui braqués sur les grands groupes français. Sodiaal garde son cap à 275 € sur 2016. Tout dépendra du prix B qui remonte actuellement.

CLAIRE HUE

(1) Ce sont des prix Lactalis France avec une déclinaison régionale en fonction de la grille interprofessionnelle.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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