Chronique incertaine d'une disparition programmée

En Haute-Loire, l'URCVL collecte près de 40 % du lait.
En Haute-Loire, l'URCVL collecte près de 40 % du lait. (©)

Faute d'engagement précis des grands groupes privés, le plan de démantèlement de l'URCVL était encore incertain début 2010.

Avec un bon tiers de lait sans contrat et donc bradé sur les marchés spot ou italien, l'Union de coopératives de vente de lait de Rhône-Alpes (300 Ml de lait, 1 600 producteurs) a particulièrement souffert de la conjoncture laitière. L'échec de la stratégie de transformation engagée ces dernières années a accentué ses difficultés et accru les inquiétudes, en particulier en Haute-Loire. Dans ce département montagneux où l'URCVL collecte 130 Ml, soit près de 40 % du lait, les producteurs se sont contentés, en décembre, de 238 €/1 000 l (base Criel - 18 € de flexibilité). Après avoir cédé cet été l'un de ses trois outils à Entremont(1), l'URCVL, née en 1956, s'est résignée à disparaître. Pour éviter les conséquences néfastes d'une dislocation anarchique sur la filière rhônealpine, un plan de démantèlement de l'entreprise a été élaboré sous l'égide de l'interprofession régionale (Criel). L'idée est d'organiser la reprise des zones et des producteurs URCVL par les opérateurs locaux les mieux placés, en assumant collectivement les volumes excédentaires et en optimisant les circuits de collecte. Une opportunité d'améliorer la compétitivité de la filière dans cette région en grande partie montagneuse. « L'objectif est que tous les producteurs soient affectés au 1er janvier 2010 à une entreprise sur la base du prix Criel, soulignait Gérard Bazin, éleveur et président du Criel Rhône-Alpes. Nous souhaitons par ailleurs que le capital social des producteurs soit, si possible. préservé »

Sodiaal prêt à s'impliquer mais pas tout seul

Le projet de répartition des zones et des producteurs proposé par le Criel et soutenu par la Fédération régionale des producteurs laitiers, butait toutefois sur le non-engagement des groupes privés nationaux.

Malgré l'implication des PME régionales et l'accord de principe de Sodiaal (concerné par 55 millions de litres), 85 % seulement des volumes étaient affectés mi-décembre. Pourtant sollicités pour des volumes limités (de 4 à 6 Ml de lait par groupe), Lactalis, Danone, Bongrain hésitaient encore à s'engager. Baroud d'honneur ou souhait de « vendre au mieux » la participation ? Alors que Danone faisait une offre à la veille de Noël et que des hommes politiques tels que Laurent Vauquiez, secrétaire d'État à l'Emploi, et Michel Mercier, ministre de l'Aménagement du territoire, s'impliquaient dans ce dossier, les présidents du Criel et de la FRPL voulaient encore croire à un dénouement en cette fin d'année. Même s'il faudra sans doute attendre la fin de la campagne pour caler la nouvelle collecte et boucler financièrement le plan social. 180 salariés, dont 70 chauffeurs, les employés des fromageries Forez Fourme (Loire) et ceux de la laiterie de Villefranche-sur-Saône (Rhône) sont concernés par la disparition du groupe coopératif.

ANNE BRÉHIER

(1) La fromagerie Via Lacta, située près du Puyen-Velay, avait été achetée à Bongrain en 2006.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,46 €/kg net =
Vaches, charolaises, R= France 7,23 €/kg net =
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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