
Jean-Baptiste Galloo propose aux personnes qui achètent les produits de sa ferme de devenir propriétaire de ses vaches.
Jean-Baptiste Galloo a trouvé un système original pour financer le développement de son exploitation : il loue ses vaches. Principalement à ses clients qui lui achètent également les produits de sa ferme. Parti de rien, cet éleveur s'installe en 2003 sur une surface de 54 ha, au bord de la forêt de Rambouillet (Yvelines). « Il n'existait aucun bâtiment, confie-t-il. On m'a accordé 30 000 l de lait et j'ai loué une étable entravée à un voisin pour les produire. »
En 2008, grâce essentiellement à des rallonges laitières, sa référence atteint 270 000 l. En pleine crise laitière, Jean-Baptiste pense qu'il doit encore augmenter ses volumes afin d'assurer sa collecte dans ce département à faible densité laitière. « J'ai acheté 200 000 l de lait grâce aux TSST et j'ai obtenu 100 000 l supplémentaires gratuits. » Il frappe alors à la porte de plusieurs banques pour emprunter 225 000 € afin de construire une stabulation de soixante-cinq places, équipée d'une salle de traite. Cette somme représente la moitié de l'investissement, l'autre étant financée par des fonds familiaux. Mais les banques, peu habituées à soutenir les projets agricoles dans la région, ne souhaitent pas le suivre.
L'idée de louer ses vaches lui vient en deux temps. Un client lui met la puce à l'oreille en lui racontant qu'il achète des pieds de vignes et se fait rémunérer en bouteilles de vin. « J'ai vu un reportage à la télévision où un éleveur allemand finançait sa boutique bio grâce à la location de vaches. »
Déjà 22 animaux vendus
Quelques recherches sur internet lui suffisent pour découvrir l'existence du bail à cheptel. Il achète un modèle de contrat* sur le site Legifrance. Il décide alors de louer la totalité de son troupeau, soit 80 vaches laitières et allai tantes. À 1 800 € la tête, il pense ainsi encaisser 144 000 €. Le pari semble réussi puisqu'en quelques semaines, 22 vaches sont déjà vendues et autant sont en liste d'attente. La durée de la location est fixée à quatre ans. Au-delà, Jean-Baptiste propose de les « racheter » ou de prolonger la location. « Aucun risque pour le client, assure-t-il. Si une vache meurt, elle est remplacée par une génisse. Et en cas de faillite, les clients restent propriétaires de leur animal qui ne peut pas être saisi. » Ces derniers semblent séduits. L'investissement est rémunéré 6 % nets d'impôt en bons d'achats de 108 €. Les clients bénéficient aussi de 3 % de remise sur tous les produits de la ferme. Grâce à ce système, Jean- Baptiste va pouvoir concrétiser son investissement. Selon lui, ce mode de financement ne peut convenir qu'aux exploitations tournées vers l'extérieur. « Il faut accepter de passer du temps avec les propriétaires qui viennent voir leur animal. »
NICOLAS LOUIS
* Téléchargeable sur le site internet de la ferme :
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