A
u départ, c'est un éleveur, Ronan Jacq, qui m'a sollicitée », se souvient Dominique Loubere, responsable de l'antenne de Ploërmel à la chambre d'agriculture du Morbihan. Il se posait des questions sur les échéances importantes qui attendent le monde laitier et se demandait comment s'y préparer. « Nous avons accès à beaucoup d'informations, mais l'ambiance laitière dégradée et les clivages syndicaux font qu'il y a aussi pas mal de désinformation, précise Ronan. Or, on a besoin de savoir où on va pour adapter nos élevages. »
Le projet de monter une formation autour de ces interrogations a mûri pendant le printemps 2010. Déjà, un autre groupe d'éleveurs travaillait sur la prospective laitière avec ce même souci d'élaborer de nouvelles stratégies. Finalement, la chambre a organisé une session de formation de sept jours pour cet automne avec deux angles majeurs : d'abord, comprendre les évolutions, ensuite, préparer son exploitation.
La première phase est en cours et mise sur l'intervention d'experts. Parmi eux, Vincent Chatellier, économiste à l'Inra. Il a passé un après-midi avec ces éleveurs pour leur expliquer en quoi le monde avait changé. « Vous devez arriver en 2015 avec le coût de production le plus bas possible », conseille-t-il. Une autre journée sera consacrée à nos voisins européens afin de comprendre comment ils ont vécu la crise de 2009 et comment ils se préparent à l'après-quotas.
Voyage aux Pays-Bas
Grâce à ces échanges et à ces analyses, ces éleveurs pourront mieux cerner leurs atouts et faiblesses. Viendra ensuite une réflexion plus technique sur l'adaptation des exploitations. Bâtiments, organisation de travail, conduite du troupeau… Tout sera passé au crible pour repérer des pistes. Les éleveurs souhaitent aussi aborder la communication car, aujourd'hui, tout projet un peu plus grand ou un peu plus moderne que les autres est souvent regardé de travers. Enfin, la session se terminera par un voyage aux Pays-Bas, un pays souvent reconnu comme une sorte de modèle. Les éleveurs iront voir comment il fonctionne, et chercheront à en tirer des enseignements.
Et puis, ils rédigeront un mémo à l'issue de la formation à destination des autres éleveurs. On y trouvera tout ce qu'il faut savoir pour se préparer à l'après-2015. Créer cette formation est une belle idée et, à en juger par la richesse des échanges, chacun des participants avance dans sa réflexion. Dommage qu'elle n'ait séduit qu'une dizaine d'éleveurs dans une petite région qui en compte 900. Un autre groupe va démarrer dans le département, mais cela reste très modeste. Un manque d'intérêt un peu inquiétant alors que le temps passe vite. Et que tous les éleveurs ont intérêt à se projeter dans l'avenir s'ils veulent passer le cap de 2015.
PASCALE LE CANN
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