« L'Algérie renoue avec le collectif »

Le partage d'expérience bénéficie aux éleveurs des deux pays.© N.H.
Le partage d'expérience bénéficie aux éleveurs des deux pays.© N.H. (©)

Des éleveurs du Ceta d'Ille-et-Vilaine partagent leur expérience du groupe en Algérie(1).

L'Algérie sort de longues époques difficiles. Après la guerre franco-algérienne et la période qui a suivi, où l'agriculture était le parent pauvre de l'État au profit de l'industrie pétrolière, le pays a connu les années noires du terrorisme jusqu'à début 2000. Cette période a laissé de lourdes traces dans les campagnes : exil des ruraux vers les villes plus sécurisées, climat de méfiance, insécurité et peur du lendemain... C'était il y a dix ans seulement. Aujourd'hui, en Algérie, il coûte moins cher d'importer de la poudre et de la mouiller pour reconstituer du lait de consommation que d'embouteiller du lait frais produit localement... Pourquoi ? À cause du jeu complexe des mécaniques de subventions, mais aussi parce que l'élevage laitier en est encore à ses balbutiements dans ce pays.

Tout est à (re)construire. L'État souhaite développer la production laitière de façon à diminuer sa dépendance alimentaire et réduire ses importations massives.

Pénurie de fourrages

L'élevage algérien se cherche. À grand renfort de subventions, des milliers de génisses sont importées chaque année avec l'objectif d'améliorer rapidement la génétique des troupeaux. Les résultats sont mitigés. Cette politique maintient les éleveurs dans une situation de dépendance et ne répond que partiellement aux difficultés du terrain qui tournent essentiellement autour de la pénurie de fourrages.

Le foncier est un problème majeur : pas de baux pluriannuels, un partage des terres à chaque génération, une extension des villes à grande vitesse sur des zones pourtant très fertiles et aucune protection des terres agricoles. Ajoutons le manque d'eau, de semences fourragères et de moyens financiers : le chantier est d'envergure... C'est dans ce contexte qu'au Ceta 35, nous travaillons avec eux sur le retour à ce que nous croyons être le plus fondamental : le collectif.

Retrouver de l'autonomie grâce au groupe

Sous l'adage « Le groupe est toujours plus fort que le plus fort du groupe », nous les incitons à réfléchir sur l'intérêt qu'eux, éleveurs de toutes tailles, auraient à s'organiser et à se réunir pour réfléchir ensemble, se former, s'organiser, négocier et, pourquoi pas, investir ensemble pour reprendre en main leur destin. Bref, leur autonomie de décision... Il suffit de voir, à chacun de nos échanges, leurs regards briller et la fierté retrouvée pour se convaincre qu'ils sauront trouver leur propre mode d'organisation et l'énergie nécessaire pour aller de l'avant. Un travail de longue haleine.

Inch Allah !

NADINE HERBELIN, CETA 35

(1) Le Ceta 35 est partenaire du programme franco-algérien Alban, piloté par Bretagne Commerce international, en partenariat avec la région Bretagne.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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