« Viser la performance éco-technico-humaine »

Munis d'une grille de diagnostic, les quatorze stagiaires ont ausculté l'organisation de travail d'Antoine Thibault (à gauche) qui participe aussi à la formation. Ils ont apprécié la définition claire de ses objectifs pour organiser son travail.© C.H.
Munis d'une grille de diagnostic, les quatorze stagiaires ont ausculté l'organisation de travail d'Antoine Thibault (à gauche) qui participe aussi à la formation. Ils ont apprécié la définition claire de ses objectifs pour organiser son travail.© C.H. (©)

Parler projets et communication plutôt que marchés laitiers, c'est ce qu'ont fait 14 éleveurs lors de deux jours de formation du BTPL.

Bien vivre de son métier, ce n'est pas seulement être performant techniquement et dégager la rémunération souhaitée. C'est aussi ne pas se sentir débordé et, si l'on travaille avec d'autres (associés ou salariés), développer un projet cohérent avec ses partenaires. Qui ne connaît pas dans son entourage des Gaec qui explosent pour mauvaise entente ou des fermes dans lesquelles les salariés « défilent »? « Il y a un lien direct entre organisation, relations dans le travail et résultats économiques », affirme Sophie Marçot, du BTPL (voir aussi p. 13). Elle accompagne les éleveurs dans cette dimension de leur exploitation. Message reçu cinq sur cinq par les douze éleveurs, accompagnés pour certains de leur apprenti ou de leur stagiaire, les 21 novembre et 19 décembre à Breteuil-sur-Iton (Eure). Management des salariés et des stagiaires, relation père-fils, projets personnels et d'entreprise, motivations, priorités dans le travail, communication entre associés : ces préoccupations ont égrainé les deux journées de formation. Entre les deux, les stagiaires sont passés aux travaux pratiques. Par exemple, l'achat d'un bureau pour chaque associé dans une pièce déjà dédiée au Gaec. « Avoir un espace réservé au Gaec où arrive le courrier, sont rangées les informations comptables, se tiennent les réunions d'associés... est indispensable à une bonne communication », approuve Sophie Marçot. D'autres ont acheté des grands tableaux blancs pour inscrire les tâches de l'employeur et du salarié. « Avec une priorité pour ce qui est à accomplir, conseille-t-elle. Il faut donner des objectifs clairs au salarié mais définir aussi les siens. » Une astuce que l'on peut appliquer entre les associés.

« Avoir un plan de vol »

Plus fondamentalement, il revient à chaque producteur de définir ses objectifs et la stratégie pour les atteindre. Certains veulent privilégier la qualité de vie, d'autres produire plus de lait. « L'entente dans un Gaec repose sur une vision à moyen terme de l'entreprise, que les associés ont pris le temps de définir, analyse-t-elle. Si l'objectif est clair, le cap est plus facile à tenir en cas de difficultés. »Cette approche est utile aussi en individuel pour résoudre, par exemple, un problème de main-d'oeuvre. « Si, à première vue, le salariat est la solution, il ne faut pas s'interdire d'en explorer d'autres. Il est un moyen, pas un objectif. » Des jeux de rôles, une visite d'exploitation (ci-contre), des films courts sur des scènes de la vie quotidienne contribuent à se poser toutes ces questions.

CLAIRE HUE

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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