L'accord sur trois ans intègre les coûts dans le calcul du prix du lait. Les adhérents choisissent entre deux formules : un poids du marché à 50 % ou à 70 %.
Après l'OP Danone du Centre-Est, c'est au tour de celle de Haute-Normandie de s'engager avec l'industriel sur un nouveau calcul du prix du lait intégrant les coûts de production. La première a préféré sécuriser le prix du lait en abandonnant toute référence au marché (lire n° 244, p. 16). La seconde veut à la fois profiter du marché quand il est au beau fixe et lisser le prix de base. Le 24 mars, les deux parties ont trouvé un accord. « Danone et l'OP ont le même objectif : limiter la volatilité des prix du lait », indique Hubert Dion, le président.
Trois indicateurs d'évolution des coûts de production
Jusqu'au 30 juin, la formule transitoire lancée en octobre est appliquée : 70 % du prix de base calculé à partir des indicateurs du Cniel, 30 % d'un prix fixe négocié à 337 €/1 000 l.
À compter du 1er juillet, les 499 adhérents pourront conserver cette formule. Les 337 € varieront alors les semestres suivants à partir de l'indice Ipampa « aliments achetés »... Ou ils en adopteront une autre dont la part de coût de production monte à 40 % jusqu'en décembre et à 50 % à partir du 1er janvier 2017. Ils doivent choisir avant le 8 juin, et pour trois ans, c'est-à-dire jusqu'au 1er juillet 2019. C'est une grande première dans l'univers laitier français. « L'OP n'a pas voulu décider pour eux le niveau de connexion au marché qu'ils souhaitent », explique Guillaume Lasnon, le vice-président.
En quoi consiste cette seconde méthode de calcul ? Sa partie « marchés » reprend les indicateurs du Cniel. La partie « coût de production » repose en fait sur le prix de revient du lait calculé par CERFrance 76 à partir des résultats 2014-2015 d'exploitations spécialisées. Le prix de revient des 25 % meilleurs résultats est retenu. « D'un semestre à l'autre, il variera à partir de trois indicateurs de charges : les indices Ipampa aliments, engrais et carburant. Il variera aussi avec le produit viande de l'atelier lait via le prix de la vache de réforme. »
Le prix de base 2016 au-dessus des 300 €/1 000 l
L'OP a négocié une majoration du prix de revient de 15 €/1 000 l pour compenser le fait qu'il soit issu des meilleurs exercices comptables. « C'est un reproche que l'on peut nous faire », acceptent les responsables. On devine qu'ils jouent la montre. Réévalué, le prix de base va aider les adhérents à passer le cap difficile de 2016 et 2017. « Celui de 2016 devrait être au-dessus des 300 €/1 000 l. » Avec un engagement sur trois ans, sans doute espèrent-ils en 2018 un redressement des marchés, au moment où les « négos » avec Danone redémarreront. Il y a une contrepartie. Le volume de l'OP passera de 240 Ml à 215 Ml en 2018, mais sans toucher aux références des producteurs. Pour y arriver, la cessibilité des contrats est rendue moins attractive. « Si l'objectif n'est pas atteint, elle sera suspendue en 2019, jusqu'à ce qu'on y arrive. » À moins que Danone soit de nouveau demandeur de lait.
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
Une concession perd la carte Fendt, une armada de tracteurs part aux enchères
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Des tracteurs canadiens à la conquête de la France et de l’Europe
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?
« Mieux vaut bien négocier la future Pac que craindre l’accord avec le Mercosur »
Gestion des IVV : « 2 veaux en plus par an, c’est 3 400 € de gagnés »