L
a laiterie Dischamp a arrêté de collecter notre lait au 31 mai 2013. Elle a justifié cet arrêt par la perte d'un de ses contrats et le fait de ne plus avoir besoin d'un lait non AOC comme le nôtre, expliquent Myriam et Alain Gratacap, installés à Saint-Santin (Aveyron). Nous venions d'investir avec la reprise de 28 ha en 2011 et l'agrandissement de notre installation. Nous étions dans une impasse totale car les laiteries proches de chez nous refusaient de nous collecter. Seule la filière Cant'Avey'Lot est venue nous chercher. Cela nous a permis de continuer à produire du lait. » Le couple élève 28 vaches prim'holsteins sur 35 ha, avec une référence de 225 227 litres.Depuis juin 2013, les éleveurs livrent leur lait à la jeune SAS Cant'Avey'Lot, créée en 2010 par une poignée d'éleveurs, à la suite d'un arrêt de collecte lié à la dissolution du GIE Sud Lait.
En filière Blanc-Bleu-Coeur
Regroupant, au départ, 26 exploitations de la vallée du Lot s'engageant dans la production d'un lait respectant le cahier des charges Bleu-Blanc-Coeur, la filière compte aujourd'hui 32 producteurs pour 10,5 millions de litres annuels. Ils sont tous actionnaires de la SAS au prorata de leur quota. « Nous sommes restés fidèles à notre idée de départ : vendre nous-mêmes un lait de qualité identifié à un cahier des charges et à un territoire », souligne Gilbert Domergue, le président. La société a développé un marché de lait UHT au packaging éloquent avec les photos des différents producteurs. Six millions de litres sont aujourd'hui vendus en grandes surfaces (Leclerc, Intermarché, Casino) dans un périmètre régional en Auvergne, Midi-Pyrénées et Aquitaine ainsi que dans Paris et l'Île-de-France, où le marché se développe chez Franprix. La production qui n'est pas transformée en lait UHT passe sur le marché Spot. Les producteurs assurent eux-mêmes la promotion de leur produit dans les GMS de la région. « Conformément au cahier des charges Bleu-Blanc-Coeur, le tourteau de lin entre à 15 % dans un mélange soja-colza-lin. Les vaches reçoivent 3 kg de ce mélange et 800 g de tourteaux de lin supplémentaires pour les fortes productrices, expliquent Myriam et Alain. Nous percevons déjà un effet bénéfique du lin sur nos vaches avec des retours en chaleur plus rapides et des animaux très tranquilles. C'est un changement que nous n'aurions pas fait sans notre engagement dans cette filière. Cet outil auquel nous croyons fort a changé notre vision du métier. Nous sommes maîtres de notre destin, et non plus de simples livreurs anonymes. » Le lait est payé sur la base de la grille interprofessionnelle à laquelle s'ajoute une prime BBC de 27 €/1 000 l en qualité maximale.
MONIQUE ROQUE-MARMEYS
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