Avec la fin du SPE (Service public de l'équarrissage) le 18 juillet prochain et la mise en place d'un marché privé, l'État souhaite se désengager totalement du financement du ramassage des cadavres après cette date. Pour les bovins, cela représente un manque de 28 M€ sur un coût total d'environ 105 M€.
Des discussions doivent encore avoir lieu avec le ministère pour que ce dernier poursuive son soutien. L'interprofession souhaite demander à l'État de réduire le nombre de tests ESB, comme le préconise l'Afssa, pour qu'il reverse une partie de son financement à l'équarrissage. « Nous souhaitons aussi solliciter l'aide des collectivités territoriales », ajoute Denis Sibille, président d'Interbev. D'o et déjà, le ministère s'est engagé à éponger le déficit du SPE d'un montant de 50 M€ pour que le marché privé reparte sur des bases saines.
L'une des alternatives au désengagement de l'État pourrait être la création d'une CVO abatteurs, en remplacement de la taxe d'abattage. L'intérêt d'un tel dispositif serait, d'une part, de récupérer la TVA, et d'autre part, d'inscrire cette cotisation au pied des factures des abatteurs pour que ces derniers l'excluent des négociations avec les distributeurs. L'intégralité de cette cotisation pourrait ainsi être répercutée au consommateur. Mais la Confédération de la boucherie refuse cette solution et souhaite négocier des prix nets avec les industriels de l'abattage. Le SNIV (Syndicat national des industries de la viande) craint par ailleurs de signer un chèque en blanc aux sociétés d'équarrissage en ignorant le coût réel à payer demain. « Répercuter le coût de l'équarrissage sur le prix de la viande n'est pas la solution idéale, analyse Denis Sibille. Cela renchérit le prix de la viande française vis-à-vis des autres pays européens. En Allemagne et en Espagne, ce service est pris en charge par l'État. » L'idée d'augmenter la cotisation des éleveurs pour financer l'équarrissage n'est pas à l'ordre du jour vu le contexte actuel. Ces derniers ont déjà obtenu l'engagement d'un prix à payer forfaitaire d'un montant de 12 M€ à travers la CVO versée à l'ATM ruminant.
NICOLAS LOUIS
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