
GDS-France et l'État semblent d'accord pour cesser la prophylaxie obligatoire l'hiver prochain.
Décision tant attendue par les producteurs, il semblerait que l'on s'achemine vers une lutte contre la FCO basée sur la vaccination volontaire des animaux par l'éleveur l'hiver prochain. C'est en tout cas ce que souhaite GDS-France après sa mission prospective où elle a rencontré institutions internationales et européennes, organisations professionnelles et scientifiques. L'organisme sanitaire a conclu que l'éradication totale des sérotypes 1 et 8 en France est un objectif difficilement réalisable. « Ces deux virus se sont trop propagés pour espérer les éliminer. Une éradication n'est possible qu'au début de la propagation de la maladie : encore faut-il disposer de vaccins ! Aujourd'hui, de toutes façons, une éradication totale ne pourrait s'envisager qu'avec une stratégie européenne longue et coûteuse », explique Marc-Henri Cassagne, directeur de GDS-France.
Deux autres contraintes plaident en faveur d'un arrêt de la vaccination obligatoire. Tout d'abord, les éleveurs sont hostiles au maintien de cette prophylaxie imposée. « Ils pensent qu'il n'est pas possible d'éradiquer les virus et doutent des stratégies mises en oeuvre et de leurs objectifs. De plus, beaucoup s'interrogent sur les effets du vaccin sur les animaux en gestation et leur fertilité… » Deuxième contrainte : le coût de la prophylaxie.
Alors que la vaccination a été indemnisée pour moitié à la dernière campagne, l'Union européenne n'a pas l'intention de poursuivre son effort financier l'hiver prochain.
L'ANIMAL VACCINÉ PAR L'ÉLEVEUR
Dans son travail d'enquête, GDS-France conclut que la vaccination reste efficace. « Les animaux vaccinés durant l'hiver 2007-2008 n'ont pas été touchés par la maladie. Les traitements alternatifs peuvent aussi être efficaces dans certaines situations, mais doivent être envisagés dans une approche globale de l'élevage. » En revanche, les autres moyens de préventions, tels que le confinement, la désinsectisation massive ou les restrictions de mouvements ne sont pas des mesures suffisantes pour lutter contre les sérotypes 1 et 8.
Pour les exportations, GDS-France souhaite que seuls les animaux qui partent à l'étranger soient vaccinés par le vétérinaire, et non la totalité du cheptel, comme la réglementation européenne en offre la possibilité aux États-membres. Des accords bilatéraux signés entre la France, l'Italie et l'Espagne permettent aujourd'hui de ne pas vacciner la totalité du cheptel de souche. Reste à convaincre le ministère sur ce dernier point. Si l'État semble d'accord pour mettre en place une vaccination volontaire par l'éleveur l'hiver prochain, il souhaite que tout le troupeau soit vacciné par le vétérinaire lorsqu'un animal part à l'export. Cette situation concernerait au moins 50 % des élevages français. « Mais dans ce cas, nous souhaitons que le reste du troupeau soit vacciné par l'éleveur dans le cadre du décret prescription-délivrance des médicaments vétérinaires validé par les DDSV.
NICOLAS LOUIS
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