© THIERRY PASQUET
« ASSOCIER DIPLOÏDES ET TÉTRAPLOÏDES»
« Les RGA diploïdes sont plus pérennes que les tétraploïdes pour installer des prairies de longue durée (sept ans, voire plus). Mais attention, un diploïde, moins appétent, nécessitera une pression de pâturage plus forte. Pour ne pas se laisser déborder, il faut rentrer avant 12 cm. Je privilégie aussi les variétés à faible remontaison, plus faciles à gérer. Les nouvelles variétés diploïdes ont fait beaucoup de progrès sur ce critère. Je conseille aux éleveurs de connaître la date d'épiaison de façon à ne pas faucher trop tôt, quand l'épi n'est pas assez monté dans la tige, au risque d'avoir beaucoup d'épis sur la repousse. Je recommande un mélange deux tiers diploïdes- un tiers tétraploïdes pour une prairie appétente et pérenne. »
© CHRISTIAN WATIER
« POUR FAIRE DU STOCK RAPIDEMENT»
« Le ray-grass italien, c'est la plante pour faire du stock, parfois en dérobée entre une céréale et un maïs. Les alternatifs (ci-contre) peuvent être recherchés pour faire une fauche à l'automne. Attention cependant car, en conditions trop sèches, on risque d'avoir une grosse proportion d'épis. Les RGI non-alternatifs (à droite) peuvent avoir une durée de vie d'un an et demi à trois ans. C'est aussi une plante pour faire un maximum de stock au printemps. Je regarde donc le potentiel de rendement de la variété. On peut aussi noter que les diploïdes seront un peu plus faciles à faire sécher que les tétraploïdes. »
© CHRISTIAN WATIER
THIERRY PASQUET
« ATTENTION À LA RÉSISTANCE AUX NÉMATODES »
La luzerne n'est pas totalement à exclure des terres légèrement acides. On peut très bien la réussir dans un sol à pH 6, à condition qu'il soit filtrant et en apportant un minimum de 100 U/ha de chaux. Il est conseillé aussi d'inoculer avant le semis. Dans les variétés proposées, je regarde la résistance aux nématodes et la finesse des tiges. Il peut être intéressant de mélanger une variété à tiges très fines. Mais elle peut avoir un risque de verse avec une variété à tiges plus grossières mais qui ont l'inconvénient de percer parfois le film plastique des balles enrubannées.
© STÉPHANE LEITENBERGER
«LE MOTEUR DE LA PRAIRIE»
« Le trèfle violet est à associer à un RGH, particulièrement dans les terrains acides. En bonnes conditions, l'espèce peut être envahissante et je recommande souvent 7 kg/ha de trèfle pour 12-14 kg de RGH. Là aussi, les diploïdes sont mieux adaptés à la fauche. Pour s'associer aux graminées, le trèfle blanc doit avoir une agressivité suffisante. Elle se juge par la hauteur de la plante et la largeur des feuilles mais aussi par sa capacité à coloniser le sol par ses stolons. Je conseille souvent de mélanger un type géant avec un intermédiaire pour 3,5 kg/ha dans l'association à une graminée. »
© CLAUDIUS THIRIET
© CHRISTIAN WATIER
«À RAISONNER À LA PARCELLE»
« J'ai tendance à dire aux éleveurs : faites vos mélanges vous-même. Dans la gamme très large qui est proposée, il faut bien sûr distinguer les mélanges destinés aux dérobées à base de raygrass alternatif avec des légumineuses de type trèfle incarnat, des mélanges pour prairies de longue durée. Pour ces dernières, je reste très prudent sur les mélanges complexes. Que restera-t-il à l'arrivée ? Je prends l'exemple de la fléole ou du lotier que l'on ne retrouve pas toujours dans la prairie installée. Dans tous les cas, il faut adapté son mélange aux conditions pédoclimatiques de la parcelle. »
© CHRISTIAN WATIER
«POUR LES CONDITIONS DIFFICILES»
« C'est la plante la mieux adaptée pour garantir un rendement dans les conditions extrêmes. Les nouvelles variétés présentent des feuilles souples, mais j'ai tendance à toujours associer la fétuque avec une proportion de RGA afin de relever l'appétence de la prairie : 12-14 kg/ha de fétuque avec 6-7 kg de RGA et 3,5 kg de trèfle blanc. En zone humide, on peut aussi associer la fétuque à la fléole. Il faut être attentif à ce que la fétuque soit bien installée avant l'hiver car la jeune plante est sensible au déchaussement par le gel. »
«LA GRAMIINÉE DES ZONES SÉCHANTES»
« C'est la seule plante capable d'assurer une pousse en été. En plus, elle démarre tôt mais il ne faut pas se laisser déborder au pâturage. Dans les mélanges à base de dactyle, il n'est pas toujours facile de trouver les bonnes proportions car il a tendance à exercer une forte concurrence. Le dactyle peut dominer un RGA en trois ans. Avec une orientation fauche, l'association dactyle et luzerne est idéale. Pour éviter la domination du dactyle, privilégier la luzerne : 14 kg/ha pour 6-7 kg/ha de dactyle. »
© CLAUDIUS THIRIET
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