On peut mesurer la teneur en matière sèche de la plante entière en fin de cycle et prévoir ainsi la date d'arrivée à maturité.
LA QUALITÉ DE L'ENSILAGE DE MAÏS EST DÉTERMINANTE pour la production laitière et la santé du troupeau durant tout l'hiver. Pour l'assurer, la récolte doit se faire idéalement lorsque la teneur en matière sèche se situe entre 33 et 36 %. On y parvient généralement après cinq mois de végétation. Mais l'évolution de la plante est très liée aux conditions météorologiques. Et bien souvent, les plannings de récolte sont réalisés deux ou trois semaines avant le lancement du chantier. C'est là que l'éleveur doit fixer une date. Pour décider en connaissance de cause, il est possible d'évaluer la teneur en matière sèche de la plante entière. On connaît le rythme d'évolution au-delà de 20 % de MS et l'on peut donc prévoir quand la parcelle parviendra à maturité.
UNE MESURE FIABLE
Le contrôle laitier d'Ille-et- Vilaine propose ce service depuis l'an dernier. C'est également le cas dans d'autres départements. « Il existe un outil, le Harvestlab, qui mesure la teneur en matière sèche en continu au moment de la récolte. Il est fixé sur la goulotte de l'ensileuse », explique Alain Bourge. Cet appareil est démontable. Il est relativement coûteux, environ 18 000 €. Les entreprises ou les Cuma qui sont équipées peuvent donc trouver un intérêt à le louer à une période où elles n'en ont pas besoin.
La technologie s'appuie sur un balayage infrarouge, comme cela se pratique en laboratoire, d'où un bon niveau de fiabilité. On prend trois plantes entières dans une zone représentative de la parcelle, environ trois semaines avant la date de récolte prévue. Il faut ensuite les broyer et les placer dans le bol. L'appareil est relié à un ordinateur qui possède des tables de calibrage, adaptées à différents maïs. On obtient ainsi, en quelques minutes, la teneur en matière sèche. « On fait trois mesures pour chaque échantillon, précise Alain Bourge. Les écarts ne dépassent pas 0,3 point de matière sèche ».
Reste ensuite à déterminer la date de récolte optimale. En moyenne, il faut miser sur un gain de deux à trois points de MS par semaine. Mais avec une météo chaude et sèche, cela peut aller plus vite. « Cette technique apporte un plus comparé à une simple observation de la plante et de l'épi », souligne Alain Bourge. La sélection a conduit à des plantes qui restent plus vertes en fin de cycle, au bénéfice de la digestibilité. La tige et les feuilles entrent pour moitié dans la teneur en MS de l'ensilage. Il est donc intéressant d'évaluer précisément l'ensemble.
DES RENDEZ-VOUS EN ÉLEVAGE
L'an dernier en Ille-et-Vilaine, ce service a été proposé sous la forme de rendez-vous sur des exploitations disséminées dans tout le département. Les éleveurs venaient avec leurs plants de maïs et repartaient avec le nombre de jours nécessaires pour parvenir à 32 ou 35 % de MS. Ils sont plus de cinq cents à s'être déplacés. Ils ont pu choisir leur date de récolte de façon à optimiser la qualité de l'ensilage. Beaucoup l'ont ainsi retardée, les conditions climatiques ne favorisant pas une évolution rapide.
Dans ce département, le service est facturé au prix coûtant, soit 7 à 8 € par analyse. Le tarif est dégressif, en fonction du nombre d'échantillons. Les résultats sont diffusés pour information.
PASCALE LE CANN
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