« La distribution de l’alimentation représente une part importante du travail d’astreinte en élevage de jeunes bovins », souligne Hugues Chauveau, ingénieur valorisation animale des fourrages chez Arvalis. Pour voir s’il était possible de réduire cette astreinte sans dégrader les performances zootechniques avec une ration à base d’ensilage, des essais ont été conduits pendant deux ans à la ferme expérimentale de Saint-Hilaire-en-Woëvre (55). Sur les engraissements d’octobre à mai, trois lots de 16 JB charolais ont reçu la même ration, à base de 49 % d’ensilage de maïs, 29 % d’orge, 21 % de tourteaux de colza et 2 % de CMV. Le premier lot l’a reçue tous les jours, le deuxième tous les deux jours et le troisième a été alimenté aussi tous les deux jours mais avec une ration enrichie d’un additif anti-échauffement.
Premier point rassurant, le rythme de distribution n’a pas eu d’impact sur les performances. L’ingestion a été, en moyenne, de 10,9 kg MS/jour pour le lot témoin et de 11,3 kg MS/jour pour les lots avec une distribution tous les deux jours. Pour les trois lots, les GMQ vif étaient proches, à 1 800 g/jour.
Gagner jusqu’à 50 % du temps de distribution
Pour prévenir les risques d’échauffement qui pourraient dégrader la qualité de la ration, un des lots a reçu une ration enrichie d’un additif. Cet additif anti-échauffement a eu un effet significatif sur la température de la ration à l’auge. 48 heures après distribution, la ration sans additif était, en moyenne, de 15°C, tandis que celle avec additif n’était qu’à 9,5°C. « L’effet a été particulièrement notable au printemps, quand les températures ont augmenté, mais cela n’a pas eu d’impact sur l’ingestion, ni sur le tri à l’auge, reconnait Hugues Chauveau. Utiliser un additif semble un levier à utiliser ponctuellement en période chaude, pour sécuriser la qualité de la ration ».
S’il ne perturbe pas les performances, le rythme de distribution a un effet direct sur la charge de travail, avec des gains de temps de 30 à 50 %. Le temps nécessaire à l’alimentation a baissé de 33 % dans les essais à Saint-Hilaire-de-Woëvre. Cette économie de temps est montée jusqu’à 50 % lors d’essais réalisés à la ferme expérimentale de Mauron avec une ration sèche distribuée deux fois par semaine. Comme cela ne pénalise pas les performances, adapter le rythme de distribution des rations est une piste à creuser pour réduire son temps de travail.
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