Le préfet de la Haute-Vienne a donné son feu vert jeudi à la création d'un projet contesté de centre d'engraissement de plus de 2 000 bovins au nord de Limoges, voué à devenir l'une des plus grandes exploitations de ce type en France.
« C'est un projet comme un autre qui doit répondre à des critères de légalité », a déclaré le préfet de la Haute-Vienne François Pesneau à un correspondant de l'AFP, confirmant une information du quotidien régional Le Populaire du Centre.
Le groupe T'Rhéa avait dû revoir sa copie, après s'être vu refuser en juin 2024 une première demande d'autorisation environnementale à l'issue d'une enquête publique qui avait reçu plus de 11 000 contributions dont 99,5 % d'avis « contre ».
Riverains et associations questionnaient notamment le traitement des eaux et des déchets de cette installation prévue initialement pour accueillir jusqu'à 3 100 bovins à Peyrilhac, commune d'environ 1 300 habitants appartenant à la métropole de Limoges.
Un nouveau projet a donc été présenté, prévoyant notamment une capacité d'accueil revue à la baisse à 2 120 bovins, et il a reçu un avis positif mi-mars du commissaire-enquêteur à l'issue d'une nouvelle enquête publique.
« On est déçus, mais pas surpris, malheureusement, ont réagi Frédéric Aujoux et Robert Patapy, deux riverains accolés à la future mégaferme, après la décision préfectorale. On a perdu la bataille, mais pas la guerre. On envisage des recours, qui pourront être déposés dans les deux prochains mois avec des associations. »
L'une d'entre elles, Terre de Liens, qui lutte contre la disparition des surfaces agricoles et œuvre à faciliter l'installation de nouveaux exploitants, dénonce une « usine agroalimentaire déguisée » peu génératrice d'emplois et ne répondant pas à l'enjeu de « souveraineté alimentaire », car « les bêtes seraient nourries avec des céréales importées et leur viande serait exportée ».
« Ce que montre Peyrilhac, c'est ce vers quoi nous mène la loi Duplomb, » a dénoncé mercredi lors d'un point presse, une porte-parole de Terre de Liens, Astrid Bouchedor, en soulignant une mesure de cette proposition de loi, votée vendredi dernier en commission, qui relève la taille de certains élevages soumis aux demandes d'autorisations environnementales les plus contraignantes.
Pascal Nowak, chargé de ce projet « Terres de Chavaignac » pour T'Rhéa, se félicite de cette décision, mais reste évasif sur le calendrier.
« Avec cet arrêté, on a coulé les fondations. Il reste maintenant à bâtir les étages. On va ouvrir le projet à trois ou quatre organisations de producteurs. C'est un projet multi-acteurs que nous serons prêts à lancer dès que les barrières judiciaires seront levées », a-t-il déclaré à un correspondant de l'AFP.
Le pays compte le premier cheptel bovin de l'Union européenne (16,3 millions de têtes au 1er janvier 2024) mais celui-ci a décliné plus vite que les ovins et les caprins ces dernières années face au manque de bras et de revenus.
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